Guerres
Bibliothèque québécoise
297 pages
Robert Ross a été l’un des nombreux Canadiens à s’embarquer pour l’Angleterre afin de combattre les Allemands lors de la Première Guerre Mondiale, mais il a pourtant quelque chose de bien différent des autres jeunes soldats : un passé hanté par sa jeune sœur Rowena, une hydrocéphale décédée en tombant de sa chaise roulante, de cage à lapin vidé de son contenu à coup de gros gaillard et l’image d’une ancienne amoureuse. << À quoi ça sert les soldats ? >> Et pourtant il quittera sa famille pour en devenir un, sans dire un mot et en envoyant quelques lettres de temps en temps pour demander qu’on lui achète une arme, un automatique, SVP.
Tout ce qui lui reste à vivre sur le front lui fera comprendre que ce qu’il a laissé derrière lui d’innocence n’était pas une part aussi grosse que ce qui lui restait encore à perdre et que face à la mort et au désespoir, on s’attache parfois aux choses les plus étranges. Ce qu’il y a d’étonnant c’est que si le front l’a abîmé, il y a rencontré des gens très intéressants quoiqu’il y ai découvert quelque chose qui l’ai profondément choqué : l’homosexualité chez les hommes, mais c’est l’idiotie de l’être humain qui le bouleversera tant que certains croiront qu’il a perdu la tête, mais en temps de guerre, cela arrivent presque à tous.
Commentaires
Sous fond de vieilles photos jaunies et de sourires figés, Timothy Findley nous fait découvrir une autre facette d’un temps passé, une époque où les gens n’avaient pas l’esprit totalement ouvert et encore moins complètement fermé et c’est ce qu’il y a de plus surprenant, car il est dur de croire qu’il y ait eu des viols chez les soldats durant la Première Guerre Mondiale ou même que le mariage n’était plus nécessaire pour partager le lit de quelqu’un. Il est encore plus enrichissant de découvrir que des deux côtés des tranchées se cachait autant chez les Alliés que les Allemands, des jeunes gens terrifiés emportés par la machine en route sans vraiment comprendre ce qu’ils faisaient là.
On s’étonne aussi de voir qu’un garçon qui semble aussi sensible que Robert ne soit pas devenu le premier à déserter, mais plutôt qu’il ait continué à obéir aux ordres et même qu’il ait monté en grade. En fait, c’est véritablement un livre bien écrit avec une histoire assez bonne, mais elle l’aurait été encore moins si la fin n’avait pas été aussi bouleversante. Parfois, il est un peu difficile de ressentir pleinement l’émotion que Timothy Findley a laissé tout au long de son texte, car la lecture est rapide et l’on a de la misère à s’accrocher aux évènements qui se déroulent, mais je vous assure que les trois dernières phrases du roman nous marque profondément et valent pour tout ce que l’on a manqué durant le livre. En tout cas, moi, elles m’ont poursuivies pendant un certains temps.
Extrait :
<< [...] tout être vient de la mer. Le ventre qui t'a porté, c'est une mer en petit. En sortant de l'oeuf, c'est de la mer que sortent les oiseaux. Avant de naître, les chevaux mêmes sont dans la mer. Le placenta, c'est la mer. Et le sang n'est rien d'autre que la mer prolongée dans nos veines. Nous sommes l'océan marchant sur la terre. >> p.166
Autres livres de l'auteur :
- Pilgrim (1999)
- La fille de l'homme au piano (1995)
- Le chasseur de têtes (1986)
- Le grand Elysium Hotel (1981)
- Le dernier des fous (1967)
- etc.