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La bouquinerie aux deux colombes
8 décembre 2007

Lolita

Lolita__pochette_
Vladimir Nabokov

Gallimard

501 pages





Humbert possède une grande beauté et il est admiré par beaucoup de femmes et pourtant, il restera une partie de sa vie célibataire (quoique s’étant marié deux fois), car son regard ne se porte que sur les jeunes filles. Il s’agit d’un pédophile et il est tout à fait conscient de l’horreur de ce qu’il est et du fait qu’il peut un jour ou l’autre brisé la vie d’une enfant. Pourtant, il ne le fera pas jusqu’à ce que, ayant quitté son Europe natale, il vienne s’installer aux États-unis et rencontre la << nymphette >> en puissance : Lolita.
Dorénavant, Humbert n’a qu’une idée en tête : s’approcher le plus possible de cette fillette (qui a soit dit en passant, à un œil sur lui) et la posséder (comme il le dit lui-même), mais sans briser sa vie. Fort heureusement pour le personnage principal, la mère de Lolita est éprise de lui, il l’épouse donc et devient le père par alliance de celle qu’il désire.
L’accident qui enlèvera la vie à son épouse, dont il n’est que la cause indirecte (ou directe tout dépendant votre point de vue) lui offrira l’occasion parfaite pour prendre en main la vie de sa très chère Lolita en la promenant d’États en États en voiture. Ils vagabonderont longtemps ainsi, partageant le même lit, mais bien entendu, il n’y a aucune chance pour qu’une telle relation puisse durer éternellement et c’est de la prison, que nous écrit tout cela, pauvre petit Humbert.

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Au moment d’éditer Lolita, Nabokov savait sans le moindre doute qu’il allait choquer les Américains, car quel autre sujet peut être plus tabou que celui de la pédophilie traitée dans ce roman. Pourtant, ce livre a été un véritable succès, à croire qu’il est vrai de dire que le scandale rapporte beaucoup d’argent. Toutefois, ce qui m’étonnera toujours, c’est avec quel brio Nabokov aura sut écrire sur un sujet si difficile à traiter, mais peut-être est-ce le grand talent de l’auteur qui nous le fait mieux digérer. Quoiqu’il en soit, il est étrange de voir à quel point le temps nous fait changer d’avis sur différentes choses, car à l’âge d’une quinzaine d’année j’ai lu pour la première fois ce livre et je l’ai véritablement adoré, je le relis maintenant et c’est avec un goût amer sur la langue que je le ferme. Peut-être est-ce de l’humanisme qui a fini par se développer en moi (comme ma mère serait heureuse de le savoir) qui sait, des miracles ça existe.
Mais sincèrement, je peux dire maintenant que Lolita est un livre qui choque, mais de façon assez incroyable, car je ne pense pas que c’est tout le monde qui pourrait accepter la vision qu’à le personnage Humbert des << nymphettes >> comme il le dit lui-même (je ne veux plus jamais entendre ce mot de ma vie !!), mais aussi des véritables femmes qu’il trouve tout à fait disgracieuse (il s’agit ici d’un euphémisme). La vision sombre que porte le personnage sur le monde qui l’entoure n’a pas non plus de quoi nous réjouir, mais on ne peut s’attendre à plus venant d’un pédophile qui couche avec la fillette qui est devenu sa fille adoptive. Étrangement, que Lolita soit devenu la fille par alliance de Humbert ne m’a pas choqué plus qu’il ne fallait, car l’ironie de la situation semblait vouloir nous faire comprendre que jamais cet homme ne serait véritablement considéré comme son père. Lorsque je parle d’ironie je parle du ton qu’utilise l’auteur à chaque fois que Lolita appelle Humbert << papa >>, il s’agit d’une façon qu’utilise la fillette pour manipuler le personnage principal (qui est en extase devant sa petite << nymphette >> argh encore ce mot !) que ce soit pour obtenir de lui quelque chose ou bien pour faire naître en lui le sentiment de culpabilité.

Quoiqu’il en soit, je crois que Lolita c’est fini pour moi, deux fois dans une vie ça doit bien être assez.

Extrait :

<< Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.
Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans mes bras, c'était toujours Lolita. >> 4e de couverture

Autres livres de l'auteur :

- Ada ou l'ardeur (1969)

- Feu pâle (1962)

- Autres rivages (1951)

- Roi, dame, valet (1933)

- La défense Loujine (1930)

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