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La bouquinerie aux deux colombes
18 juin 2008

Une femme

Une_femme__pochette_Anne Delbée

Éditions Presses de la Renaissance

383 pages

1982

En 1864 naît une des plus grandes artistes de son temps, une sculpteuse de renom dont les oeuvres toucheront le public même à notre époque : Camille Claudel. Malheureusement, à la fin du XIXe siècle/début XXe siècle être une femme et être sculpteur ne faisait aucunement bon ménage et elle passera sa vie à être l'élève du grandcamille_claudel Auguste Rodin (et sa maîtresse aussi) ou bien la soeur d'un fabuleux romancier, Paul Claudel. Sa vie entière, elle devra se battre pour avoir une place parmi les grands artistes, mais elle fuit avec dégoût les endroits mondains où elle pourrait se faire un nom, comme eux le font, comme son précieux Rodin le fait.

D'un caractère indépendant et extrêmement fort, la vie de Camille Claudel est une bagarre incessante pour elle. Elle ne veut pas rester dans l'ombre et ne veut pas vendre son âme afin de vendre ses oeuvres. Passionnée jusqu'au bout des ongles, aimé par plusieurs grands hommes, pourtant c'est une fin bien triste qui attendra la chère héroïne de Mme. Delbée soit l'internat pendant trente ans ! Un génie enfermé entre quatre murs ! Plus aucunes sculptures pendant trente ans ! Ses mains inactives qui se posent sur un lit blanc crasseux ! Voilà l'histoire de Camille Claudel.

Commentaires etoile_105.gifetoile_105.gifetoile_105.gif

Vous aurez sûrement remarqué que j'ai abandonné le Challenge ABC 2008 l'espace d'un instant afin de lire ce livre qui m'a été offert lors du SWAP adulte c'est que je recherchais dans ces pages de quoi m'inspirer afin de pouvoir continuer à créer, tout comme la fait avec brio Sergio Kokis. Si les descriptions des oeuvres de Camille Claudel sont surtout empreintes de romantisme et très peu des détails techniques qui inspirait mes créations, l'histoire de l'artiste, elle, fut vraiment une révélation. La passion que la jeune femme ressentait en créant, l'auteur sait nous la faire partager dans ses mots et l'on comprend à ce moment que pour créer un tel roman, il a fallut à Anne Delbée un amour incroyable envers Mlle. Claudel, ses oeuvres, sa force, son histoire ...

Ce que vous trouverez dans ces pages ce n'est pas comment créait Camille Claudel, quels outils elle utilisait,anne_delb_e comment elle percevait les corps qu'elle recréait, mais bien dans quel état d'esprit elle les faisait et tout ce qui entoure son mode de création, sa vie personnelle. Durant la lecture, on goûte beaucoup à la souffrance psychologique que doit vivre l'artiste, que ce soit à travers les lettres envoyées alors qu'elle est internée ou bien par la solitude et la pauvreté qu'elle doit subir tout au long de sa vie. Pour son art, Claudel aura tout sacrifié même son amour pour Rodin et s'est ces sacrifices là que l'auteur nous dépeint avec amour et patience.

Bien entendu, je me plains un peu du fait que sur la sculpture, en fin de compte je sors de cette lecture en n'en sachant rien de plus qu'en y entrant, mais aussi de l'état d'esprit dans lequel ce livre peut nous mettre. Effectivement, les dernières pages consacrées à son internat, alors qu'elle commence à perdre la tête, sont écrites de façon saccadée où comprendre la logique des phrases est chose impossible et si cela sait parfaitement nous faire comprendre le début de la folie qui ronge Claudel, on a parfois l'impression qu'elle nous guette aussi. Disons donc, que j'avais bien hâte de terminer ces dernières pages, mais l'annexe qui suivait était fort captivant. Il s'agissait en effet d'un article publié par M.Mathias Morhardt qui applaudit les oeuvres de Claudel et c'est grâce à celui-ci que l'on comprend un peu mieux la façon dont elle créait.

Extrait du livre

<< Camille avait compris que sa piètre allure ne tarderait pas à nuire à la qualité de sa sculpture. Enfin, on aurait << pitié >> d'elle. Son art luxueux, ses marbres polis, la taille qu'elle pratiquait, raffinée, la débauche de beauté qu'elle proposait, ses patines dorées qui évoquaient la Renaissance, l'opulence étalée dans ce qu'elle exposait ne s'accordaient pas à la femme. >> p.282-283

Autre livres de l'auteur

- Jean Racine (2004)
- Il ne faut regarder que l'amour (2002)
- Le sourire de Sarah Bernhardt (2000)
- Danse (1999)

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