L’épreuve de l’ange
Anne Rice
Éditions Michel Lafon
2011
217 pages
Dans le précédent tome de la nouvelle trilogie d’Anne Rice, Toby O’Dare aussi surnommé Lucky le Renard dans sa profession … de tueur à gages, rencontrait l’archange Malchiah. À bout de souffle, désespéré de continuer une telle profession si loin de ses valeurs intimes, Toby accepte de devenir un << Enfant des Anges >>. Pour les anges, pour faire le bien, ainsi que pour racheter tout le mal qu’il a fait, il devra accepter leur mission qui implique bien souvent, un retour dans le passé.
Cette fois-ci, Toby (et Malchiah) nous amène à Rome au 16ième siècle de retour auprès du peuple juif. Dans une maison dite possédée par un dybbuck, un medecin juif est accusé d’avoir empoisonné son maitre et meilleur ami. Déguisé en joueur de luth juif, Toby devra découvrir la vérité et essayer d’aider Vitale ce qui sera loin d’être une mince affaire !
Quelle magnifique idée que cette histoire ! Envoyer en mission à travers l’histoire un pêcheur pénitent : l’idée est simple, mais tellement puissante ! Simplement Rice !
Il y a aussi des auteur(e)s qui vous collent à la peau et celle-ci en est une. Jamais je ne pourrai me défaire de mon amour pour Anne Rice. Je devrais peut-être aller en cure de désintox ou dans un groupe anonyme (les AAAR = les amoureux anonymes d’Anne Rice !), qu’en pensez-vous ? Mais bon, je ne puis m’empêcher malgré tout le sempiternel côté religieux qui imbibe maintenant ses œuvres, d’aimer ce qu’elle fait. En plus, dans cette histoire l’on retrouve un peu plus de l’ancienne touche d’Anne Rice avec cette petite saveur de fantastique grâce au fameux dybbuck. Il faut aussi dire que, j’ai finalement appris à mettre de côté la religion pour ne prendre que les bonnes choses que Rice essaie de nous faire saisir. Je ne vous noierai pas sous un langage pseudo mystique, soyez rassuré !
Alors, si on oublie un peu la partie qui nous inspire moins (non, je n’écrirai pas qui nous ennui, se serait méchant de ma part et je suis une gentille lectrice, vous le savez tous ! 
) on a un personnage assez beau qui a comme mission de faire le bien là où l’histoire n’a connu que l’injustice. Ça ne peut que bien finir quoi ! Dans ce tome-ci on rencontre Shemariah, l’ange gardien de Toby (eh oui ! malgré vos doutes, nous avons tous un ange gardien, le mien doit être crevé à force de travailler d’arrache pied !!) qui est moins mystérieux que Malchiah (donc on en apprend plus sur les anges) et plus présent, mais tout aussi sexy !
<< – Tu as raison, lui dis-je, comme s’il n’y avait pas eu d’interruption dans notre conversation. Je veux connaitre toutes les réponses concernant l’avenir, mon avenir. Même si vous n’êtes pas venus pour me faciliter les choses.
- Eh bien, dans un sens, c’est pour cela que nous venons, et dans un autre ce n’est pas pour cela. Mais tu as des choses à faire et tu dois les faire. Agis de la manière qui t’as profité le mieux jusqu’ici. (Ses sourcils se fronçaient légèrement et ses yeux me suivaient constamment, comme si, alors qu’il me regardait, il contemplait un immense ensemble de détails et de mouvements que je ne pouvais appréhender.) Tu passes trop de temps à scruter nos visages, dit-il. Tu ne seras jamais capable de nous déchiffrer. Nous ne pourrions pas t’expliquer comment nous raisonnons, même si nous le voulons.
- Vos expressions faciales peuvent-elles être insincères ou trompeuses ? demandai-je.
- Non, répondit-il avec un sourire calme. >> p.188-189
En fait, une des choses qui me plaît dans cette série, c’est l’interaction entre Toby et les anges. En fait, nous n’avons aucun point de comparaison pour comprendre leur comportement. Et si toute ces mission n’étaient qu’une enfirouaperie ? Vous voyez où je veux en venir ? Le doute, un nouveau joueur dans cette histoire (qui a une apparence physique, je vous l’assure, je ne suis pas encore devenue folle!). Si le premier tome était celui de la conversion de Toby , le deuxième, lui, se veut celle du doute malgré une croyance bien enracinée.
<< Je commençais à prendre conscience de quelque chose : on n’était jamais certain de rien, même quand on possédait une foi immense. On ne savait pas. Le désir, le tourment pouvaient être infinis. Même ici, dans cette maison splendide d’un autre siècle, avec toutes les preuves que el Ciel m’avait accordées. Je ne savais pas vraiment tout ce que je désirais tant savoir. Je ne pouvais échapper à la peur. Un instant plus tôt, un ange m’avait parlé, mais à présent j’étais seul. Et le désir ardent de savoir devenait une souffrance, le désir de voir s’évanouir toute cette misère et toute cette tension. Car ces choses ne prennent jamais vraiment fin. >> p.138
Dans cette lecture que j’ai dévoré en quelques heures après son achat, j’ai trouvé plusieurs bons moments. Comme le passage de la confession avec le prêtre. Comment réagir à la place de ce prêtre ? Tout ces meurtres, mais l’interdiction de le dénoncer, l’obligation de lui donner l’absolution. Comment réussir une tache aussi impossible ? Bref, si le premier tome ne m’a pas séduite, celui-ci a été bien meilleur. Je déplore toutefois le nombre réduit de pages du roman et le peu de place que le << retour dans le passé >> a eu. Toby cérit cette deuxième mission comme étant plus difficile que la première et pourtant, elle semble avoir durer 5 minutes !
Le commentaire du premier tome là : L’heure de l’ange.
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