Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bouquinerie aux deux colombes
8 mai 2011

Les dames du lac

63705161

 

1/8 du défi de la PAL urgente de Leiloona

 

 


les-dames-du-lac

 Marion Zimmer Bladley

 

Pygmalion/Gérard Watelet

 

442 pages

 

1986 

<< Merlin l’Enchanteur, Arthur et son invincible épée, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes qui tiennent les premiers rôles : Viviane, la Dame du Lac, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d’Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la fée, soeur et amante du grand roi …

Cette épopée envoûtante relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des druides et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis perdu et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au coeur de la Grande-Bretagne avant qu’elle ne devienne l’Angleterre. >> dos de couverture

3coeurs Contrairement à plusieurs (disons la planète entière) je ne me suis jamais intéressée aux légendes arthuriennes, tout ce que j’ai vu là-dessus ce sont les nombreuses séries télé pour enfants qui sont bien souvent très loin de la vérité. Je crois que ce qui ne m’attirait pas dans cette histoire se sont les chevaliers. Je sais ce que vous allez vous dire << ah, ben là, t’es mal partie ! >>. Mais ce n’est pas que je les déteste, mais je ne suis pas portée vers eux, tout simplement. Donc, lorsque l’une de mes amies m’a ouvert sa bibliothèque en me disant d’emprunter ce que je voulais et que je suis tombée sur celui-ci, je me suis dit que c’était le temps de remédier à mon ignorance. De plus, le fait que ce roman met en vedette principalement les femmes de cette légende, c’était presque sure que j’allais aimée.

Tout d’abord, il faut dire que je suis tombée sous le charme des personnages féminins. Elles sont belles, elles ont pour la plupart des pouvoirs et des positions élevées et surtout, elles ont un caractère fort. Toutefois, autant j’ai aimé Ygerne et sa fille Morgane, autant Guenièvre m’énervait. Si j’avais fait le top 10 tuesday des mean girls in books, elle aurait sûrement pris la deuxième place juste après Scarlett O’Hara !! Mais si Guenièvre est chrétienne, dans cette histoire les femmes croient surtout en la Déesse et j’ai été étonné en découvrant l’île d’Avalon et la Dame du Lac d’y découvrir aussi Frank Herbert. Eh oui, il y a une grande ressemblance entre les prêtresses de l’île d’Avalon et les membres du très chère Bene Gesserit de la série Dune. Car comme elle, ses femmes ont tout pouvoir pour diriger leur prêtresse, elles les poussent dans les bras des uns et des autres afin qu’elles donnent à leur religion des enfants au position élevée dans le monde chrétien.

Face à ces femmes si fortes, les personnages masculins m’ont fait piètre figure. Ils sont bien souvent des pantins dans les mains de leurs femmes (comme Arthur et Guenièvre, grrrr) ou autrement, ils sont des barbares batteurs de femmes (comme Gorlois que j’aimais beaucoup au début). Les couples où les femmes et les hommes sont égaux sont souvent des couples secondaires : Morgause et Lot, Priscilla et Gawan. Donc, aucun personnage masculin à qui m’attacher et ne parlons pas de Uther de qui a juste le temps de prononcer quelques paroles avant de mourir sans vraiment que le lecteur l’ai connu ou bien de Lancelot. Il a suffit que celui-ci tombe amoureux de cette écervelée de Guenièvre pour perdre tout mon crédit ! D’un autre côté, s’il avait été marié à la femme du roi, il aurait sûrement pu lui tenir tête et mettre fin à ses délires chrétiens !

Parlant de chrétienté, une bonne partie de l’histoire est plutôt tournée vers le combat incessant des prêtresses et des druides de l’île d’Avalon pour rétablirArthur et Viviane leur religion face aux Chrétiens de plus en plus nombreux et de moins en moins compréhensifs. L’idée est simple : seul les Chrétiens doivent survivre. C’est d’ailleurs cette raison qui m’a fait détesté Guenièvre chrétienne soumise jusqu’au bout des ongles et qui fait, grâce à ses grands yeux de biche, flancher son mari Arthur et briser la promesse qu’il a fait à la Dame du Lac. Pourtant, comment une femme peut choisir de vivre dans une religion qui l’opprime et qui lui dit << tu vas souffrir toute ta vie, car c’est une autre femme qui nous a obligé de vivre sur la terre et nous a fait quitter le paradis >>, alors qu’elle côtoie tous les jours de grandes femmes libres et heureuses ?? Pardonnez-moi, c’était une petite crotte au coeur Clignement d'œil .

Ce combat entre les deux religions a finit par m’énerver un peu, car je ne comprenais pas pourquoi face aux Chrétiens si agressifs et bien décidé à les exterminer, les prêtresses décidaient d’être indulgentes et de prôner pour << toutes les divinités ne font qu’un >>. D’ailleurs, je ne comprends pas non plus, que les Chrétiens puissent dire qu’il s’agit de sorcières, que leur pratique sont barbares, alors que la plupart des conseillers des grands rois chrétiens viennent d’Avalon et que ceux-ci sont souvent couronnées dans l’île du Dragon.  Donc, pour moi ce désir d’éliminer la religion de la Déesse m’était quelque peu incompréhensible. Il aurait fallut tout d’abord supprimer toutes leurs positions importantes au sein des monarques chrétiens, non ? Mais bon, peut-être que cela viendra dans les autres tomes, non pas que je le souhaite, bien entendu, mais ça me paraitrait plus logique. 

Pour moi ce livre a été intéressant, mais sans plus. Je suis heureuse d’avoir eu l’heure juste sur cette vieille légende dont je ne connaissais rien. Toutefois, je ne peux dire que toutes ces intrigues et ses trahisons dont est parsemé le livre, ont vraiment pu m’en rendre la lecture intéressante. Plusieurs personnages secondaires auraient été fort intéressant à connaître, alors que certains personnages principaux me tapaient royalement sur les nerfs. Je déplore aussi une scène de sexe à trois qui me semblaient des plus impossible pour l’ouverture d’esprit des gens de cette époque. J’ignore si je vais lire les autres tomes, mais j’ai en tout cas, bien hâte de comprendre pourquoi Morgane m’a toujours été présentée comme un monstre alors que dans ce livre je l’adore !

<< – L’île d’Avalon est un lieu de quiétude, et je voudrais, à son image, faire de tout le royaume un royaume de paix. Jamais je n’accepterai pourtant de demeurer ici dans la tranquillité, alors que des hommes se battent pour sauvegarder leur liberté. >> p.161

<< Que suis-je d’autre, pensa-t-elle, le convoi se mettant doucement en branle, que suis-je d’autre qu’un simple présent parmi tout ceux que le roi mon père envoie au Haut Roi de Grande Bretagne ? Que suis-je d’autre sinon une parcelle insignifiante d’une dot somptueuse, un objet parmi des hommes, des chevaux, des armes et la fabuleuse table ronde ? >> Oui, elle n’était qu’une femme abandonnée, livrée par un homme à un autre homme, avec ses accessoires, sa panoplie de robes, quelques bijoux, deux métiers à tisser, un chaudron, des peignes, de quoi filer le lin … >> p.265-266

Un gros merci à Leiloona pour son défi qui va me permettre de faire descendre légèrement ma PAL Sourire

Publicité
Commentaires
G
@Karine:) : Je me dis que j'aurais du lire les récits arturiennes ordinaires avant de me lancer dans cette version féminine afin de voir les deux côtés de la médaille. toutefois, je suis sûre que tu vas beaucoup aimé si tu aimes ces légendes.
K
Dans ma PAL aussi... depuis je ne sais combien de temps. Mais contrairement à toi, les récits arthuriens me passionnent. Je dois d'ailleurs relire!
G
@Edelwe : Pour ma part ce n'est pas un coup de foudre, mais j'adore revoir les histoires à travers des yeux de femmes.
E
Cela fait longtemps que je veux le lire!
G
@Theoma : De mon côté il n'y ai pas resté bien longtemps, je suis fière de moi :) Mais je suis sûre que tu peux en trouver de meilleur avant lui.
Publicité
Publicité