La Cerisaie
Anton Tchekhov
Le livre de poche
2010
154 pages
La Cerisaie est considérée comme la pièce la mieux réussie de Tchekhov.
Après cinq à l’étranger, Lioubov, la maîtresse des lieux, accompagnée de sa fille Ania, de son frère Gaev et de leur serviteur Yacha retourne sur ses terres. Lioubov a déjà vendu son appartement à l’étranger pour dettes et ce destin, la Cerisaie le partagera si elle ne trouve pas d’argent pour payer l’hypothèque. Malheureusement, cette famille bourgeoise est complètement ruinée, mais cette fois-ci, c’est la terre de leur enfance qu’ils vont perdre.
Je voulais absolument lire cette pièce, car elle a été récemment adapté par un de nos metteur en scène québécois et à défaut d’être allé la voir, je désirais au moins la lire. Je rêvais de pouvoir dire, comme dans la parodie sur Yves Desgagnés de je-ne-me-rappelle-plus-qui «c’est tellement beau, ça me rappelle Tchekhov !! » Oui, je sais, c’est une raison complètement futile, mais elle a été suffisante dans mon cas hi hi.
Finalement, ma rencontre avec le célèbre auteur russe n’a pas été aussi fantastique que je l’espérais. J’oserais dire, du moins, qu’il ne m’a pas inspiré autant qu’il l’a fait pour Mr. Desgagnés. Premièrement, il faut souligner que malgré le sujet qui tire constamment des larmes aux personnages, il s’agit d’une comédie. Il y a d’ailleurs une note en bas de page qui touche cette incompréhension de l’auteur par rapport à cette surabondance de larmes que certains lui avaient reproché :
« Tchekhov se plaignait de l’interprétation larmoyante de son théâtre : « Pourquoi dis-tu dans ton télégramme qu’il y a beaucoup de larmes dans ma pièce ? Où sont-elles ? Seulement Varia, mais c’est que Varia, de par sa nature, est une pleureuse et ses larmes ne doivent pas provoquer chez le spectateur un sentiment de tristesse.» » p.28
Alors, cela mentionné, nous pouvons revenir au fait que, malgré tout, il y a vraiment beaucoup de lamentations dans cette pièce ! Et pourtant ! ce malheur qui fait tant pleurer cette famille bourgeoise pourrait être évitable ! Mais il y a une certain illogisme ou d’indécision chez les personnes qui semble les pousser à ne pas bouger.
Parlant des personnages, ce que j’ai trouvé véritablement difficile dans cette pièce c’est qu’à défaut de pouvoir s’attacher à la Cerisaie qui nous semble bien souvent plus un souvenir idéalisé dans l’esprit de Lioubov qu’un endroit réel, nous tentons tant bien que mal de les suivre, mais tout est discordant. Les personnages se parlent à eux-mêmes, semblent parfois séniles ou complètement abrutis et lorsqu’une émotion amoureuse tend à naître, bien souvent elle n’aboutie à rien, si ce n’est à un long monologue ou à une gêne incroyable et donc, à des échanges ennuyeux. Puisque la pièce est très courte, trois actes, je n’ai donc pas pu m’intéressé sérieusement à aucun des personnages ni au sujet, vous comprendrez donc que cette oeuvre ne fera pas partie de mes classiques. Toutefois, même si La Cerisaie est considérée comme la création la mieux réussie de son auteur, j’ai bon espoir de pouvoir trouver quelque chose de plus à mon goût dans ma PAL où m’attend Ivanov et La mouette.
Lu dans le cadre du défi Tous au théâtre ! de Leiloona et Une année en Russie édition 2011 de Pimpi