Paul à Québec
Michel Rabagliati
La Pastèque
2007
187 pages
Après un merveilleux séjour en famille chez les beaux-parents, Paul apprend que son beau-père est atteint d’un cancer. Entrecoupé par les histoires du couple Paul-Lucie qui se cherche une nouvelle maison pour leur petite famille, nous suivons le combat de Rolland contre la maladie.
Vous savez, j’ai encore des croyances d’inculte vis-à-vis des bds. Je pensais encore qu’à dessins sérieux, sujets sérieux (par dessins sérieux, je veux dire des graphiques avec beaucoup de détails et peu de flou) et vice-versa. Je ne croyais donc pas qu’en commençant Paul à Québec je tomberais sur un sujet si dur. En fait, je pensais qu’il y avait encore des sujets que l’on ne traitaient pas en bd … comme la maladie. Ne me lancer pas de briques !! J’ai attendu si longtemps pour découvrir une telle merveille que je m’en veux !
Cette bd m’a arraché plus d’une fois des larmes mais aussi des souvenirs. Non, je n’allais pas, enfant, manger au Madrid mais je connaissais le resto et de pouvoir le retrouver grâce à Rabagliati ça m’a fait chaud au coeur. Cette région que nous fait découvrir Paul avec sa belle-famille était si proche de certains de mes souvenirs, que j’avais parfois l’impression de lire un documentaire. Quoiqu’à bien y penser, il y a un peu de toutes les familles québécoises dans celle que nous présente le bédéiste avec ses chicanes, ses lourds secrets mais surtout ses liens étroits.
D’ailleurs, parlons-en de ces liens étroits : j’ai été plus d’une fois émerveillée de voir ces soeurs si proches les unes des autres, se soutenant dans l’agonie de leur père, se relayant l’une l’autre à son chevet mais supportant aussi leur mère affligée. En fait, par moment, j’en oubliais le malade, tellement j’étais obnubilé par cette belle ambiance qui devait régner autour de lui grâce à sa famille ainsi que ses amis.
Bref, Rabagliati a fait passer la bd à un tout autre niveau à mes yeux. Désormais, je ne pourrai plus penser que les personnages de bds ne peuvent pas, eux aussi, me faire vivre des émotions fortes.