Granges du Québec
Lu dans le cadre de Masse Critique de Babelio
Pierre Philippe Brunet
Jean O’Neil
Art Global
2012
127 pages
Porteuses de notre passée et de notre architecture, les granges parsèment notre paysage depuis des siècles, au point où nous ne les remarquons même plus. Fraîchement rénovées ou à moitié écroulées, elles n’en sont pas moins le symbole de l’ingéniosité des agriculteurs d’autrefois. Dans ce livre, Jean O’Neil tente de nous faire redécouvrir ces bâtiments de notre histoire que nous avons bien souvent ignorés.
Une grange. Est-ce qu’il y a quelque chose de plus anodin comme bâtiment avec ses murs de bois vermoulus et son toit qui courbe sous le poids des années et des tempêtes de neige. Pourtant, l’idée m’a toujours habitée d’y mettre un jour les pieds ou mieux, d’en posséder une. À défaut de faire l’un ou l’autre, le dernier Masse Critique de Babelio m’a permis de mieux comprendre l’utilité des granges et leur histoire.
Comme j’adore l’architecture et spécialement celle historique (je trouve l’architecture moderne trop froide), je ne pouvais que désirer mettre le nez dans ce beau-livre. Lorsque je l’ai feuilleté pour la première fois, j’ai eu peur d’être déçue. J’ai eu peur qu’il y est trop de termes spécialisés et que cela ne soit pas accessible à une néophyte comme moi. Finalement, les quelques pages du début qui sont consacrées à l’écriture sont loin d’être lourdes ou même incompréhensibles pour le lecteur. Bien au contraire. On nous explique sans détail superflu l’évolution de la grange et de ses appendices que ce soit en nous parlant de sa forme ou de ses matériaux. D’ailleurs, j’avoue que j’ai trouvé les explications architecturales un peu succinctes, j’aurais aimé plonger un peu plus à l’intérieur de la bâtisse, comprendre comment on l’assemblait, par exemple.
Pour ce qui est des photos, elles sont simplement magnifiques et nombreuses. Je suis d’ailleurs restée en pamoison devant celle d’un vieux silo à grains en bois (ce n’est pas celui de la photo, mais je n’ai pas trouvé celui que j’ai vraiment aimé et qui se situe à Oka). Par contre, j’ai trouvé dommage qu’aucune photo n’ai été prise de l’intérieur. C’est un peu comme si le photographe n’avait pas le droit d’être sur les lieux et qu’il se cachait sur le bord de la route. Malheureusement, il n’y a pas, non plus, d’illustrations historiques qui aurait pu donner un certain cachet à l’oeuvre et appuyer le travail de recherche de l’auteur. Les descriptions qui se trouvent en dessous des photos sont aussi très brèves et elles ne révèlent souvent qu’à peine la date de création et parfois, le nom du bâtisseur.
Granges du Québec est, à mon avis, un magnifique ouvrage pour tous les néophytes qui ne désirent pas s’embourber dans des détails techniques, mais désirent plutôt un beau-livre de chevet à feuilleter avec nostalgie des différents coins du Québec et de la beauté de son histoire.