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La bouquinerie aux deux colombes
16 juin 2016

Les fantômes d'hiver

fantômes d'hiver

Kate Mosse

JCLattès

2010

264 pages

 

« La Grande Guerre a anéanti une génération tout entière, fauchée à la fleur de l'âge ... Dans le cas de Freddie Watson, un jeune Anglais du Sussex, elle lui a pris son frère bien-aimé et, ce faisant, lui a volé la paix de l'esprit. Hanté par cette disparition, il erre sans savoir comment échapper à cette douleur qui le paralyse.

Durant l'hiver 1928, Freddie voyage dans le sud-ouest de la France, une autre région qui a vu couler trop de sang au cours des siècles, quand sa voiture quitte la route. Encore sous le choc, il s'enfonce en chancelant dans les bois et trouve refuge dans un village isolé. Là, lors d'une étrange soirée, il rencontre Fabrissa, une belle jeune femme qui pleure elle aussi une génération perdue.
Au cours d'une seule et même nuit, Fabrissa et Freddie se confient mutuellement leur histoire. Le lendemain, Freddie se retrouvera devant un mystère déchirant dont lui seul détient la clé. » 
4e de couverture

4coeursLu il y a un bout
Hé bien, le dos du livre dit vraiment tout, je n'aurai donc pas à m'étendre plus longtemps sur l'histoire de ce roman qui, finalement a une intrigue plutôt simple, ajoutez à cela le titre et on devine très bien ce qui va se passer. Ce livre se trouvait dans ma PAL depuis un certain temps déjà à un tel point que je ne me rappelais plus le titre que je possédais. En voulant lire mon premier Kate Mosse je cherchais un autre de ses livres soit Labyrinthe et j'étais si persuadée que je le possédais que j'ai cherché plus d'une fois sur mes étagères en tenant Les fantômes d'hiver dans la main. C'est presque déçue que je me suis plongée dans ce roman-ci plutôt que l'autre que je pensais possédé. Pourtant, dès le début ma lecture m'a plu. Le personnage de Freddie souffre depuis de nombreuses années de la disparition de son frère aîné qui était le préféré de ses parents. Depuis ce deuil, il est impossible à consoler et personne ne semble le comprendre, il faut dire que les années ont passés mais sa souffrance est aussi vive. Cette douleur qui ne part pas, qui ne s'amenuise pas avec les années, je dois avouer qu'elle m'a plu. Le personnage vit avec elle et avec les souvenirs de son frère sans désir de les combattre, il les a accepté ainsi que sa différence. Avoir un pied dans le monde réel et un autre dans le monde des morts a fait de lui un homme spécial.

Une fois commencé notre lecture de Les fantômes d'hiver on n'a qu'une seule envie : se blottir dans une couverture bien chaude, en buvant un thé alors qu'un feu brûle dans la cheminée et que la neige tombe au-dehors. L'ambiance est lourde et nous happe rapidement dans ce petit village pittoresque couvert de neige, donc à ne pas lire en été, vous vous sentiriez décalé ! D'ailleurs, nous aurions pu nous passer des images qui parsème le livre et n'apporte rien de plus au charme de notre lecture mais semble plutôt l'infantiliser.

L'histoire très bien ficelée, se lit comme un charme mais malheureusement, n'importe quel lecteur devine rapidement ce qui va se passer alors que le personnage principal, comme s'il était complètement stupide, se borne à ne pas vouloir ouvrir les yeux et cela devient par moment assez irritant. Tout le long du texte, on se sent comme la voiture de Freddie : sur le point de basculer dans le vide. D'un côté la vie réelle d'après guerre avec toutes les cicatrices qu'elle a laissé et de l'autre, un monde fantastique qui ne semble pas être plus joyeux.

 Extrait :

- « Un autre souvenir d'enfance me revint en tête. Ma chambre sous les toits, toutes les lumières éteintes, et moi pleurant dans le noir, réveillé en sursaut par des cauchemars, appelant une mère qui ne venait jamais. Puis George, assis au pied de mon lit, ouvrant les rideaux pour laisser entrer la lueur argentée de la lune, et en me disant qu'il n'y avait rien à craindre. Nous les frères Watson, nous étions invincibles, courageux, et tant qu'on se serrerait les coudes, rien ne nous atteindrait. Quand il était auprès de moi, j'y croyais.

Quel âge pouvait-il avoir ? Pas plus de onze ou douze ans. Et il savait déjà consoler un petit garçon solitaire qui avait peur du noir en montrant juste la dose de compassion qu'il fallait, ni trop, ni trop peu. Et en ayant le tact de ne plus jamais y faire allusion.» pages 55-56  

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