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La bouquinerie aux deux colombes
28 octobre 2016

S'enfuir

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Guy Delisle

Dargaud

2016

428 pages



« Être otage, c'est pire qu'être en prison.
En prison, tu sais pourquoi tu es là
et à quelle date tu dois sortir.
Quand tu es otage, tu n'as même pas
ce genre de repères. Tu n'as rien.»
dos de couverture 

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Mon chum m'est arrivé avec cette nouvelle bd de Guy Delisle un soir, alors que je n'en avais jamais entendu parlé avant. Faut dire que je ne me tiens pas très à jour de ce qui sort maintenant. Toutefois, il ne semblait pas vraiment apprécier sa lecture, il n'était pas sur que moi-même j'allais apprécier. C'est donc sans attendre que j'ai commencé à tourner les pages de S'enfuir ... c'est quand même Guy Delisle, je ne pouvais pas résister.

Il ne faut pas s'attendre ici à de grandes péripéties, ce n'est pas là l'idée. Nous nous trouvons plutôt couché sur un matelas, menotté et nous attendons que les heures passent avec Christophe André, un membre de Médecins sans Frontières kidnappé en juillet 1997. Pendant 111 jours nous allons partager l'horrible réalité de cet homme enlevé par des Tchétchènes. Durant cette terrible expérience, il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est que garder le compte du temps et attendre une occasion de s'évader. Guy Delisle saura parfaitement nous faire vivre ce temps qui passe dans l'ignorance du déroulement des tractations entre la MSF et les kidnappeurs. Alors que les jours passent lentement, les moindres détails sautent aux yeux de la victime et nous nous retrouvons malgré nous à croire que chaque petite chose est importante et que «ça va peut-être se passer ce soir».

Il s'agit d'une lecture qui passe vite (en tout cas, bien plus vite que ces presque quatre mois de détention) sans grande agitation mais qui nous captive. Au final, je suis étonnée à quel point le roman graphique est un médium parfaitement adapté à ce genre d'histoire et à quel point nous sentons les minutes s'égréner avec la même angoisse que Christophe. Pourtant, il me semble que c'était un pari assez risqué que ces 400 pages illustrant presque exclusivement une minuscule pièce vide mais, encore une fois, Guy Delisle aura réussi une oeuvre magnifique et troublante. 

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