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La bouquinerie aux deux colombes
2 décembre 2016

Harry Potter et l'enfant maudit

2007871-gf

 

Jack Thorne

Gallimard

2016

340 pages

 

« Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il travaille au coeur des secrets du ministère de la Magie. Marié et père de trois enfants, Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, tandis que son fils Albus affronte le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Quand passé et présent s'entremêlent dangereusement, père et fils se retrouvent face à une dure vérité : les ténèbres surviennent parfois des endroits les plus inattendus.» dos de couverture

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Je n'avais pas lu le résumé de cette pièce de théâtre et c'est en le recopiant pour vous, mes chers lecteurs, que je me suis rendu compte comme il est loin de la réalité. On ne parle même pas des principaux personnages ou bien peu ! C'est abominable à mes yeux ! Donc voilà ce qui en est : Albus Severus Potter, le fils d'Harry Potter se retrouve à Poudlard mais être le fils d'un tel héros est bien dur à porter surtout pour un jeune garçon qui devra se l'avouer : il est loin d'être doué comme sorcier. Devenu élève à Serpentard et ayant comme meilleur ami, Scorpius le fils de Drago Malefoy, Albus tente de trouver sa propre voie. Malheureusement, il doit porter le poids de sa solitude car il est un incompris dans sa famille, sa relation avec son père va de mal en pis et celle avec sa cousine, Rose est quasiment inexistante depuis qu'il se tient avec Scorpius. Scorpius, lui-même, est loin de mener une belle vie, il doit supporter le nom de Malefoy alors-même qu'il est un enfant doux et très intelligent. Une rumeur court même à son sujet : il serait en réalité le fils de Voldemort. Pris dans cette exécrable adolescence, incapable de trouver leur place à Poudlard où on attend d'eux ce qu'ils ne sont pas, les deux garçons tenteront de changer leur existence. Pour y arriver, toute suggestion est bonne. En colère contre son père qu'il considère coupable de plusieurs morts, Albus décide avec l'aide de Scorpius de se lancer dans une aventure dangereuse : sauver une des nombreuses victimes de la guerre contre Voldemort. 

Donc, oui, il y a un peu d'Harry Potter, d'Hermione et de Ron dans tout ça mais sincèrement ça ne vaut pas qu'on le mentionne en résumé. J'oserais même dire qu'Harry est loin d'être un bon père et son aura de «sauveur» en prend un coup ! En fait, à côté de lui Albus est plutôt apaisant. Il se considère lui-même comme un looser mais il a bien de la difficulté à l'accepter. Être le fils d'Harry Potter semble lui peser horriblement. Je soupçonne même que c'est ce stress qui est à l'origine de son incapacité à développer ses talents de sorciers qui finiront par éclore durant son aventure, première initiative qu'il aura fait pour quitter l'ombre de son paternel. Albus est aussi un être très égoïste qui, suivi fidèlement par Scorpius, ne semble pas se rendre compte de la souffrance de celui-ci. Scorpius, lui aussi prit dans l'ombre de son père dont tous les Serpentards ont en grande affection, perd sa mère lors de l'été qui précède cette histoire, incapable d'être compris de quiconque même pas de son meilleur ami, sa véritable personnalité est étouffée de toute part. C'est bien pour cela que cette idée complètement stupide que lui propose Albus lui semble tout à coup, pas si idiote que ça.

Bon, bon et finalement ? Je l'ai aimé ou pas ? Malheureusement, ce n'est pas si simple que ça. J'ai commencé ce livre avec beaucoup d'a priori. Je n'étais même pas sûre de vouloir l'ajouter à ma bibliothèque. Comprenez-moi, je suis celle qui a adoré la série Dune mais qui n'a jamais osé lire la suite écrite par le fils car j'avais trop peur d'être déçue. Alors, de passer de J.K.Rowling à un auteur de pièce de théâtre que je ne connais pas trop, ben, j'avais peur. J'avais même fichtrement peur de la déception ! Puis, la vitesse rapide de lecture, obligée par une pièce de théâtre, ne m'a pas plu au début. C'était trop succinct pour donner vie à un monde magique que J.K.Rowling nous avait imaginer de façon tellement réel. J'avais aussi bien de la difficulté à m'attacher aux personnages qui m'apparaissaient flous, en complète révolte contre leurs parents, bref contre l'histoire d'Harry Potter tel que nous l'avions connu. Les indications scéniques étaient loin de m'aider à pénétrer dans la complexité de ce monde et l'histoire même, me semblait un peu ridicule. Vous savez quand les personnages font des choix complètement absurdes mais que s'ils avaient fait autrement, ben, il n'y aurait pas eu d'histoire ...

Bon, j'ai l'air d'avoir détesté mais ce n'est pas vrai ! En tant que grande chialeuse, j'ai ressenti tout ça dans les premières pages sans même me rendre compte qu'on m'avait eu. Que j'étais prise dans l'histoire et que je ne pouvais pas la lâcher. Je chialais tout en dévorant les pages et en oubliant qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre. Entendons-nous, à un certain moment, Albus et Scorpius sont un peu tassés de l'histoire afin de faire place aux parents : Harry, Ginny, Hermione, Ron et Drago et là ... juste chapeau ! Les rebondissements de la fin étaient savoureux ! J'en voulais plus. J'avais l'impression de tenir entre les mains un vrai J.K.Rowling et j'ai oublié toutes les invraisemblances et l'ennui que je ressentais face à la relation père-fils d'Harry et Albus que l'auteur voulait toujours mettre de l'avant. Bref, un livre qui s'est rattrapé à la toute dernière minute mais qui n'en reste pas moins d'un TRÈS grand potentiel. J'espère vraiment qu'il sera adapté au cinéma car l'histoire pourrait alors être plus étoffée et intéressante. 

Je l'avoue, je me suis retenue de lui donner un quatre étoiles mais je voulais être juste dans mes notes.

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