Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bouquinerie aux deux colombes
2 mars 2018

L'empire des serpents

L-Empire-des-serpents

H.C. Adamson
F.G. Carnochan

Stock Nature

1980

248 pages

«Fred Carnochan fut le premier homme blanc à avoir exploré l'empire des Wakaiola. Admis dans l'entourage de Kalola, l'empereur des hommes serpents du Tanganyika, il fut initié aux choses secrètes de ce peuple étrange, à leur extraordinaire médecine.
Étudiant sur lui-même l'effet des herbes qui immunisent contre le venin, des poudres qui rendent fou et insensible à la douleur, subissant les lois d'un peuple qu'il admire - des rites initiatiques jusqu'aux cérémonies qui accompagnent le mort dans le monde des esprits - Fred Carnochan nous entraîne dans un voyage hallucinant. Et s'il parvient à faire partager au lecteur son émerveillement pour une science et une culture qui inspirent le plus grand respect, cet ouvrage aura rempli son rôle.» dos de couverture

110944937

Lu il y a un bout.
J'ai trouvé ce livre dans une vente trottoir cet été et j'ai été fascinée par sa couverture si démodée. Ce livre a de l'âge et en le tenant dans mes mains j'ai vu qu'il n'avait pas été lu souvent puisqu'il était, malgré tout, en excellent état. Bref, j'avais l'impression que si je ne satisfaisais pas ma curiosité en l'achetant et en le lisant le plus vite possible, il se retrouverait au recyclage. J'étais sa dernière chance... 

Ok, je sais, c'est un peu dramatique.

Alors, nous voilà en 1926, en Tanzanie, une terre encore pleine de mystères, où Fred Carnochan a un contrat afin de capturer

SIA-SIA2008-2306

des serpents pour l'expédition Smithsonian-Chrysler. Puisque le résultat n'est pas vargeux, il doit tenter de trouver de l'aide auprès des natifs du pays. Il finit par découvrir que les reptiles sont l'apanage d'un seul peuple: les Hommes-Serpents, et qu'il n'y a pas meilleurs chasseurs qu'eux. Lorsque deux d'entre eux se joignent finalement à son équipe, le biologiste fait une incroyable découverte : les hommes appartenant à l'Empire des Serpents peuvent se faire mordre par n'importe quels serpents aussi venimeux soit-il sans en mourir! Bref, Carnochan comprend que la science des plantes que possède cette tribu est incroyable! Il voudra devenir le seul homme blanc à être accepté au sein de l'Empire des Serpents et posséder cette connaissance.

Il est fascinant de s'imaginer à cette époque où il était encore possible de découvrir un territoire nouveau et surtout, d'être le témoin au travers de la plume de cet homme de science, de tous ses étonnements, de toutes ses découvertes. D'ailleurs, Fred Carnochan est un excellent narrateur pour nous présenter cette Afrique de l'Est si peu connue alors. C'est un passionné, un homme intelligent qui n'a pas peur de plonger dans l'action et qui possède une magnifique écriture qui nous donne envie de suivre son aventure. Fred Carnochan analyse avec les yeux d'un homme blanc curieux, patient et étrangement pour cette époque, sans jugement. Malgré la suprématie blanche qui s'imposait alors sur l'Afrique, le biologiste partage la vie de ces tributs avec beaucoup d'amour, malgré le fait qu'il nous relate parfois des moeurs qui devaient paraître très étranges à l'époque. Il y a énormément de compassion chez cet homme et je suis persuadée que ce ne devait pas être le cas de plusieurs des hommes blancs qui ont atterri sur ce continent à l'époque.

L'empire des serpents nous relate un moment de l'histoire africaine qui a le don de nous faire rêver. Rêver de liberté, mais aussi d'une époque où la population était dirigée par des chefs qui se devaient d'être équitables. Si, Fred Carnochan a bien participé à l'expédition Smithsonian-Chrysler, par contre j'ignore si le peuple des Wakaiola a bien existé. Je n'ai pas trouvé de traces d'eux sur le moteur de recherche, mais je suppose, tristement, que ce livre nous parle d'une époque révolue. 

Extraits:

- «En général on se figure que l'Afrique est un pays où des êtres primitifs vivent paresseusement des fruits abondants de la nature. Rien n'est plus faux. La vie de l'indigène habituel est une litte farouche, harassante et, hélas, généralement futile, contre la famine. Non seulement la nature ne lui offre qu'une maigre chère mais l'oblige encore à se débattre pour l'obtenir. Il élève du bétail qui est sans cesse exposé à la maladie, enclin à s'égarer ou à être dévoré par des bêtes de proies. Il cultive du maïs dans des champs dont la fertilité est vite épuisée, et lorsque la récolte manque, ce qui arrive souvent - ou que les torupeaux disparaissent ou crèvent - ce qui est trop fréquent - des régions entières sont exposées à la famine, et la mortalité sévit. La famine! J'ai parcouru en Afrique des districts où régnait la famine et vu une misère à fendre le coeur.» p.96

Source de l'image:
- https://siarchives.si.edu/collections/search?query=%22Mann%20Family.%22

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité