Frankenstein ou le Prométhée moderne
J'ai Lu
315 pages
Qui ne connaît pas Frankenstein, ce monstre créé par un savant fou et laissant dans son sillage le sang des innocents qu’il a égorgés ? C’est du moins ainsi que nous l’a présenté maintes fois les films hollywoodiens traitant cette histoire. Mais qui connaît réellement Frankenstein ? Je ne parle pas du monstre, car sa créatrice Mary Shelley ne l’avait pas nommé, mais bien ce pauvre homme qu’est devenu Victor Frankenstein après la naissance de cet être immonde qui lui a juré vengeance. Je fus parmi les ignares qui croyait que Frankenstein était le nom qui désignait l’hideuse créature, heureusement le film de Kenneth Branagh (♥♥♥) ma remise sur la voie et ma poussé vers le roman de Mary Shelley, premier livre de science-fiction !!
Victor Frankenstein est un homme ambitieux conscient du talent qui est sien et désireux de l’utiliser à bon essieu, c’est pour cette raison qu’il quitte sa ville natale, laissant derrière lui son père, ses deux frères, sa sœur adoptive et son grand ami, afin d’aller parfaire ses études à Ingolstadt. Toutefois, cela ne lui prend guère de temps avant que ses connaissances dépassent celles de ses professeurs et qu’il puisse s’adonner à ce qu’il avait toujours désiré : ses propres recherches. Étrangement, cet homme pourtant si équilibré et si aimant se tourne vers l’idée de redonner la vie à de la chair inanimée. C’est avec un enthousiasme sans bornes qu’il se met à la création d’un être d’une laideur indéfinissable et d’une force surhumaine, mais l’horreur de cette chose ne lui sera révélée que trop tardivement.
Effectivement, Victor est obligé de s’enfuir devant sa créature dont la laideur lui est, même à lui, son créateur, insupportable. Pourtant, ce monstre n’avait de désir que d’être aimé et c’est ce vers quoi il aspira jusqu’à ce que nombres de péripéties lui fassent comprendre que son apparence est pour les hommes, un obstacle impossible à franchir. Tout son rêve d’amour et de tendresse s’envole en fumée et se mue en une rage insatiable. Pour combler cette nouvelle émotion c’est vers son créateur qu’il se tournera, bien décidé à l’obliger d’accéder à sa demande : celle de le rendre heureux, mais le mal est déjà fait et il a tué pour la première fois. Victor Frankenstein se montre dès lors bien peu désireux de l’aider à quitter sa solitude et sa créature le menace maintenant de tuer tous ceux qui lui sont chers. Ce ne sont pas des menaces en l’air et le monstre détruira totalement la vie de Frankenstein qui n’a maintenant que le désir de le poursuivre afin de le détruire ou d’être détruit par lui.
Commentaires
Quel triste sort aura subit Victor Frankenstein, lui qui m’était si sympathique (surtout sous les traits de Kenneth Branagh). Comment un homme heureux, aimé, intelligent, ayant le destin d’accomplir de grandes choses peut-il se tourner vers des recherches le poussant à fouiller dans les tripes de cadavres ? Je n’en ai aucune idée, mais est-ce que je veux le savoir ? Ce qu’il y a de drôle c’est que si j’ai lu ce roman c’était pour savoir qu’elles méthodes Mary Shelley utilisera afin de faire renaître un cadavre et j’apprends en le lisant que ne le sachant pas elle-même, elle s’abstient de parler de cette partie de l’histoire qui me semble être d’une importance colossale. J’ai aussi vu quelques incohérences dans son récit, car à un moment donné elle nous fait apparaître William, petit frère de Victor, d’un coup de baguette avant qu’elle ai besoin de le tuer. Je me suis sincèrement demandé si je n’avais pas sauté quelques pages, mais non, William n’existe pas avant sa mort ou presque. Dernière petite chose négative, les descriptions de paysage. Bien entendu, Mary Shelley était romantique et comme tout auteur romantique, les paysages sont le reflet des émotions de ses personnages, mais sincèrement, là elle en a un peu trop mis. Ah, et je trouvais aussi qu’elle se répétait beaucoup.
Pour le reste s’était un très bon livre, je l’ai grandement apprécié car il n’y a pas meilleure science-fiction que celle écrite par les auteurs d’autrefois. J’aime quand les hommes frissonnent de terreur et s’évanouissent sous les coups de l’émotion, on dirait que tout est amplifié par les réactions des personnages. Et on ne peut s’empêcher de ressentir pleinement la tristesse de Victor Frankenstein qui vivait dans une famille parfaite qu’il a lui-même détruit sans le vouloir. Et quand on y pense, les Frankenstein on déjà bien de la chance qu’il reste encore quelqu’un de vivant dans leur famille. Mais ce qui est traumatisant c’est de penser que Mary Shelley a écrit ce livre à un moment de pure bonheur, alors qu’elle était entourée d’amis et que sans le savoir, elle traçait son propre destin, car elle perdra, elle-même, tous les êtres qui lui sont chers au cours de sa vie. Alors, peut-être que son livre Frankenstein ou le Prométhée moderne a été sa malédiction …
Autres livres de l'auteur :
- Lodore (1835)
- Le dernier homme (1826)
- Valperga, ou La vie et les aventures de Castruccio Castracani, prince de Lucques (1823)
- etc.