Le tunnel
Lecture commune avec Keisha
William Howard Gass
Éditions Le cherche Midi
2007
707 pages
William Frederic Kohler est un professeur d'histoire dans la cinquantaine, obèse et aucunement Allemand malgré son nom. Un jour il décide d'entamer son deuxième livre en carrière qui devrait s'intituler : Culpabilité et innocence dans l'Allemagne de Hitler, un livre fort dérangeant. Mais même si son livre prend de plus en plus d'épaisseur ce n'est pas son roman qu'il écrit mais bien l'histoire de sa vie dont il glisse les pages entre son bouquin. Pour fuir sa vie malheureuse et sa femme Martha qui ne partage plus son lit depuis longtemps, Kohler a décidé de creuser. Creuser un tunnel dans son sous-sol et s'y évader.
et demi : Pour moi une très forte déception. Je garde un goût amer de cette lecture, ce n'est pas pour rien que je l'avais laissé tomber une première fois. Et cela au bout d'une dizaine de pages ! Alors, il me fallait bien une lecture commune pour me pousser à le finir. Bon, j'avoue que j'ai sauté quelques paragraphes vers la fin et même quelques pages, chose que je ne fais jamais, mais bon il est fini tout de même !
Dire de ce livre qu'il est difficile à lire serait un euphémisme ! L'auteur, William Gass, utilise une sorte de poésie sombre dans son écriture. Ce livre est vraiment axé vers le côté noir de la vie. En plus de cette écriture tortueuse et déprimante, on peut mentionner une séparation de l'histoire en paragraphe ce qui rend encore plus difficile la lecture. L'auteur ne prend aucunement en compte les points ou les virgules. Il les torture tout le long de son livre. Parfois il coupe une phrase en plein milieu et saute immédiatement à un autre paragraphe qui n'a aucun rapport avec le précédent !
Mentionnons aussi un personnage principal déprimé et déprimant dans son incapacité à prendre en main sa vie et qui semble préférer broyé du noir plutôt que de mettre un terme à son malheur. En fait, Kohler est plutôt un anti-héros, obèse, blond, au teint rubicond, il m'a tout de suite donné l'image d'un cochon. Le fait qu'il trompe sa femme avec d'autres jeunes étudiantes n'a pas trop aidé mon estime de lui. C'est aussi un être incroyablement égoïste qui semble inapte à aimer les autres, sauf quelques rares exceptions.
Je dois tout de même lui donner un point : j'aime bien son idée du PdP. Pour savoir ce que c'est, il faut lire le livre, désolé, lol. Non en fait, l'auteur a une très belle écriture mais il donne l'impression de tout jeter sur le papier en un coup de tête, comme l'inspiration y mène. Il ne condense pas ses idées afin de les rendre claires et beaucoup moins ... tortueuses (heu, je voulais dire torturantes lol).
Mais dans tout ça, je dis un gros merci à Keisha qui m'a soutenu tout le long de ma lecture et qui m'a permis d'enlever cette brique de ma PAL :P
Lu dans le cadre du défi 100 ans de littérature américiane de Bouh