L'oeuvre de Dieu, la part du DIable
John Irving
Seuil
1988
733 pages
Le docteur Larch est le responsable de l'orphelinat Saint-Cloud. Il est reconnu pour ses excellentes techniques gynécologiques et son doigté avec le dosage de l'éther (dont il abuse d'ailleurs sur lui-même), mais ce que les gens ignorent c'est qu'il avorte toutes les femmes qui le désirent. C'est d'ailleurs de ce secret que rend dangereux les orphelins qui restent trop longtemps à l'orphelinat, mais jusqu'ici cela n'était jamais arrivé ... Mais voilà qu'arrive dans la vie du Dr. Larch, le jeune Homer Wells, garçon attachant, mais pourtant Larch se résigne à ne plus le faire adopter après de nombreuse tentative infructueuse ... et pour certaine traumatisante !
Homer Wells développe grâce au Dr. Larch une dextérité manuelle amplement suffisante pour faire lui-même les accouchements et avortements. Il est en fait, extrêmement doué, mais il a horreur de pratiquer des avortements. Alors lorsque la chance se présente, le Dr.Larch pousse Homer a quitté Saint-Clouds. Qu'arrivera-t-il â Homer toujours tarauder par son amour pour l'orphelinat et son tuteur, mais aussi par son désir ardent d'avoir une vie normale ?
John Irving est l'un de mes auteurs préférés. J'ai dévoré avec enthousiasme Le monde selon Garp et L'hôtel New Hampshire, mais je dois dire que celui-ci ne m'a pas fait le même effet. Le petit côté surréaliste, presque fantastique que j'avais trouvé dans les autres livres et qui me plaisait tant, ne se retrouvait pas dans celui-ci. Ah bien entendu, après coup je me suis rendu compte qu'encore une fois, ce virtuose des vies humaines, car je ne pourrais le nommer autrement, puisqu'il manipule l'existence de ses personnages avec magnificence, a réussi encore une fois, a mené Homer Wells, son personnage principal, jusqu'au bout de son histoire. C'est une histoire humaine tortueuse et non moins, étrange qu'il nous décrit, mais ce n'est pas aussi évident que dans ses autres romans. Ici, il a fallut que je referme le livre et que je songe au parcours d'Homer pour voir jusqu'où son créateur l'avait mené. D'ailleurs j'aurais du m'en rendre compte bien avant lorsque Melony rencontre pour la dernière fois Homer et nous décrit sa perception de l'existence de celui-ci dont l'étrangeté ne peut être qu'une autre des manigances d'Irving.
Mais bon, au tout début j'ai été frappé par la banalité de l'histoire et même incroyablement ennuyée, car j'ai rapidement refermé le livre et je l'ai oublié sur une tablette. Bien entendu, je ne pouvais abandonné si rapidement John Irving et s'est avec patience que je me suis rendue jusqu'à la moitié du livre, là où finalement, on retrouve le génie de l'auteur. Comme je l'ai mentionné, on se fait à nouveau appâté par une histoire étrange, pleines de rebondissements ! Disons simplement que ce ne serait pas le premier roman de l'auteur que je conseillerais, mais la partie biologie était très bien !
Lu dans le cadre du défi 100 ans de littérature américaine de Bouh