Le docteur Zhivago
Lecture commune avec Choupynette
Boris Pasternak
Gallimard
695 pages
1998
<< Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que les creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J’inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tendres, tristes à vous fendre le coeur. Je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi.>>
4e de couverture
Avant d’écrire quoique ce soit il faut que je dise ceci : mon opinion pour ce livre a été plutôt défavorable, mais il se peut que se soit du à une mauvaise traduction. Je suis en général piètre juge pour évaluer cela (pardonnez mon ignorance), mais cette fois-ci il est facile de s’en rendre compte. Zhivago pas Jivago !!
Je sors de la lecture de cette énorme brique plutôt désorientée. Tout ce qui me reste de se roman qui a pourtant valu le prix Nobel a son auteur c’est une impression de flou incroyable. Des passages interminables qui ont suscité en moins parfois de l’ennui, parfois un écœurement complet (j’ai sauté quelques pages parfois), alors que d’autres moments sont passés en une vitesse folle alors que j’aurais voulu que l’on se penche bien plus sur eux. Des personnages secondaires au nom terriblement compliqué (avec un lexique des personnages incompréhensible, l’ordre alphabétique s’appliquant par moment au nom, au prénom et parfois même au surnom ou deuxième prénom) qui se ressemble tous. Ils apparaissent au fil de l’histoire pour mieux disparaitre quelques pages plus loin et on ne sait jamais s’ils avaient ou non une importance. Prenons l’exemple du demi-frère de Iouri. On entend jamais parler de lui et il sort soudainement du brouillard pour lui sauver la vie et c’est ce qu’il fait tout le long de l’histoire. Tout le temps là quand il faut le frérot !
En fait, je crois que l’un des plus grands problèmes du livre sont tout simplement, les personnages. Iouri n’a fait naitre chez moi aucune sympathie. Il était ennuyeux. Croyant sans trop parler de religion. Pacifiste ne prêchant jamais pour la paix. Écrivain et poète sans jamais écrire. Bref, tout ce qu’il devait être je l’ai su grâce à Lara qui le voyait comme un homme si extraordinaire, un vrai génie. J’ai finit par me dire que j’avais vraiment loupé quelque chose. En fait, c’est bien dommage que le livre se nomme Le docteur Zhivago, car Lara aurait fait un bien meilleur personnage principal. Encore une fois, la littérature russe présente des personnages féminins bien plus forts que leurs homologues masculins. Lara et Tonia sont d’ailleurs les seules dont j’ai vraiment pu cerner le caractère et dont la force dépassait de loin Iouri qui d’ailleurs, commençait drôlement a m’énervé vers la fin. Il faut dire qu’il n’allait pas en s’améliorant.
J’ai eu une difficulté folle à rentrer dans l’histoire et j’ignore même si j’y suis parvenue. Bien souvent, je ne comprenais guère ce qui se passait et spécialement dans les moments clés. J’ai du spéculer tout le long de ma lecture pour finalement baser ma compréhension de l’histoire sur des hypothèses plutôt que ce que j’ai vraiment lu. D’ailleurs, je ne suis pas la seule, car Choupynette me disait avoir eu un peu de misère parfois.
Peut-être qu’il y a aussi deux gros problèmes et le deuxième est celui-ci. Même si partout on considère Le docteur Zhivago comme une des plus belles histoires d’amour (personnellement vu comment Iouri a traité Lara, je ne le considèrerais pas comme l’homme de mes rêves, mais bon) j’ai trouvé que les sentiments n’avaient pas tant de place que ça. Il me semble que pour l’auteur, ce roman a plutôt été un prétexte pour dénoncer la situation des Russes lors de la guerre civile, car la guerre, c’est elle notre vraie personnage principale. Cela n’enlève rien à Boris Pasternak, mais disons que le charme n’a pas opéré chez moi.
<< Tout à l’heure, en train, je regardais par la fenêtre et je me disais : que peut-il y avoir de plus grand que la paix familiale et le travail ? Le reste n’est pas en notre pouvoir. Apparemment, le malheur guette plusieurs d’entre nous. Certains pensent trouver un refuge dans le Midi, au Caucase, ils essaient de filer n’importe ou, pourvu que ce soit loin d’ici. Un homme doit serrer les dents, et partager le sort de son pays. >> p.222
<< Quel bonheur de travailler pour soi et pour les siens, du matin jusqu’au soir, de se construire un gîte, de cultiver la terre pour en tirer sa subsistance, de bâtir son propre monde, comme Robinson, d’imiter Dieu créant l’univers, et de renaître, de se refaire à chaque instant come une mère donne le jour à son enfant. >>p.358
Ce livre a été adapté en 1965 par le réalisateur David Lean.
Lu dans le cadre d’Une Année en Russie 2011 de Pimpi