Le moine
Matthew Gregory Lewis
Ebook
1796
311 pages
Un des plus célèbres romans gothiques, Le moine raconte l’effondrement moral d’un moine pourtant célèbre dans Madrid pour sa piété sans faille. Perdu à cause d’une femme mauvaise, Ambrosio cède aux pires péchés humains. En parallèle, nous suivons les amours malheureux de Lorenzo et de don Alphonso.
Il est plutôt dur de faire un bon résumé de ce livre, car plusieurs vies nous sont racontés et spécialement, parce qu’elles vont toutes se croiser et s’entremêler. Il est plus simple de dire que le personnage principal est Ambrosio, c’est en tout cas lui qui va nous faire vivre nos plus vifs tourments de lecteurs, car si les histoires que nous raconte les autres sont passionnantes, elles servent plus à mettre en place les différents joueurs et aucune ne nous blessera et nous choquera comme celle du moine …
Vous savez, ce livre j’en avais entendu parler il y a fort fort longtemps dans un de mes cours de français et il revenait quelque fois dans mes lectures en tant que livre gothique emblématique, mais jamais, jusqu’ici, je n’avais osé l’acheter. J’avais une peur bleue que toutes ces émotions à fleur de peau, ces poils qui se dressent sur les bras, ces femmes qui s’évanouissent constamment, ne me rebutent et que toutes ces promesses de revenants, de démons et de magie noire ne soit que de la poudre aux yeux pour des personnages simplement superstitieux. En gros, j’avais peur d’être déçue. D’ailleurs, si vous allez faire un tour sur le net, vous verrez que plusieurs commentaires sont négatifs qualifiant cette oeuvre de maladroite, de classique aussi. Alors, qu’à cela ne tienne, j’ai réglé mon problème : je ne l’ai pas acheté, je l’ai téléchargé en freebook sur mon MAGNIFIQUE reader sony (moi en amour avec mon reader, je ne vois pas du tout de quoi vous parlez ).
Au final, je peux dire que je n’est pas été déçue. Oui, certes, il s’agit d’un ouvrage classique avec tout ce que cela implique dans l’image de la religion, des femmes (les pécheresses créées pour faire chuter dans les plus vils abîmes, les pauvres hommes qu’elles auront séduits) et des superstitions, toutefois permettez moi de dire ceci : «Mais à quoi vous attendiez-vous ??? Il a été écrit au 18ième siècle ! L’auteur a quand même été élevé dans cette société, on ne peut pas lui demander de transcender son éducation pour se porter plusieurs siècles en avant dans les valeurs contemporaines !! » Sur ces magnifiques paroles lol… Pour un livre de cette époque j’ai été vraiment très surprise de voir à quel point l’auteur allait dans des ruelles sordides au plus profond de la bassesse humaine. Je croyais découvrir des fantômes et de la magie noire, mais au final nous sommes carrément choqués de découvrir un homme, considéré comme un Saint dans Madrid, devenir si vil que l’on ne peut comprendre que l’on puisse chuter si bas alors que l’on a été si haut. Assurément, l’histoire de don Alphonso est intéressante, quoiqu’avec quelques petites longueurs, son final nous surprendra et nous aurons même tendance à qualifier le livre, à ce point de notre lecture, de bon livre de fantômes, mais lorsque l’on retourne à Agnès et à Ambrosio … ouf !
Je crois que je ne peux continuer mes commentaires de peur de trop vous en révéler, mais je vous dirais qu’une fois le livre fermé (façon de parler parce que c’est mon reader que j’ai mis en veille puisque sa magnifique batterie peut durer une semaine hi hi …) on est fâché de découvrir que l’auteur a tué certains personnages qui auraient amplement mérités de vivre ou d’être jugés d’une autre façon que ce qui est advenu. Ainsi, ce n’est pas vraiment un happy end, c’est plutôt une zone grise avec du bon et du mauvais (oups, est-ce que j’en ai trop dit ??), mais c’est surtout le moment parfait pour quitter Ambrosio qui aura «presque» trouvé le moyen de nous écoeurer du genre humain (de ce côté là je nommerais plutôt Guy Turcotte et la façon dont on l’a jugé en pauvre petit garçon victime de ses sautes d’humeur, mais ça n’a aucun rapport ici).
Ce livre a été adapté au cinéma par Ado Kyrou en 1972.
Extraits (pris en note grâce aux merveilleuses fonctionnalités de mon reader sony … hum je devrais commencer à demander de l’argent à Sony vu la pub que je leur fait lol)
« Et quand à vous, Théodore, je dois vous dire que vous ne pouvez choisir une occupation plus dangereuse que celle de faire des vers. Un auteur, quel qu’il soit, bon, mauvais ou médiocre, est une créature malheureuse que chacun se croit en droit d’attaquer.
Peu de personnes sont en état d’écrire un livre ; mais tout le monde se croit apte à le juger. » p.141
Huum, suite à cet extrait je commence à me questionner sur les bloggeurs(es) … oups.
« Une fois privé de celle-ci [sa maîtresse], il aurait pu difficilement en retrouver une autre, une autre surtout qui lui offrit des plaisirs aussi faciles et aussi sûrs. Il la pressa donc avec instance d’employer, pour la conservation de sa vie, tous les moyens qu’elle disait avoir en sa disposition. » p.159
Après réflexion, devrais-je même ajouter un commentaire à ceci ??
« Ainsi, vous croyez donc, Antonia, qu’il est tombé du ciel ? Il a fait, en ce cas, une terrible chute. » p.176
Pour finir, un peu d’humour.