L'oeuvre du vieux moine
Lu dans le cadre de Masse Critique Québécois et d'un partenariat avec Louise Courteau éditrice
Rudy Cambier
Louise Courteau Éditrice
2010
306 pages
Nostradamus n'a pas écrit Les Centuries. Les Centuries serait un poème (non pas des prophéties) écrit au 14ième siècle par Yves de Lessines, le Vieux Moine, dernier des Templiers. Voyant que ne viendrait pas Celui dont leur Ordre aurait prédit ou du moins espéré la venue, le moine se décide finalement à mettre sur papier le secret des Templiers dont seul, celui attendu, pourrait comprendre le message.
Ne vous détrompez pas ! Il ne s'agit aucunement de simples spéculations visant à détruire l'image de Nostradamus ! Non, l'auteur nous explique ce qui l'a porté à croire que Les Centuries serait un ancien manuscrit que Nostredame aurait volé dans l'abbaye de Cambron. Ses preuves sont solides. Il s'emploie à nous le prouver en analysant non seulement le vocabulaire utilisé dans le poème, mais aussi en le comparant avec la préface écrit de la main de Nostradamus. Il nous explique aussi que ce qui a été perçu comme des prophéties par la noirceur des propos, ne sont en fait que des évènements moyenâgeux.
Si au tout début j'ai douté d'aimer ce livre, je me suis vite laissée prendre dans la magnifique écriture de son auteur qui sait parfaitement vulgariser son sujet (même si je doute que ce fut exactement son souhait). Son humour rend moins lourd toutes les connaissances qu'il essaie de nous faire passer. Il semble être de ces hommes âgés plus humble qui tout en essayant de nous enseigner, ne prétende aucunement posséder LE savoir, comme beaucoup que je connais (est-ce que j'ai mentionné mon père, nah ! pas du tout ;) Bref, bien vite nous nous prenons au sujet.
Rudy Cambier nous offre ici autant une analyse linguistique de Les Centuries, mais aussi un saut dans le temps, car avec cette œuvre nous découvrons plusieurs évènement peu connus du Moyen-Âge. Sans parler des insertions dans la vie de Nostradamus et de Yves de Lessines et lorsque tout cela nous semble un peu lourd, nous pouvons calmer notre esprit dans les sections de fin de chapitre nommé brillamment << reposoir>> qui en sont carrément ! Les << reposoirs>> sont réservés à des sujets un peu plus légers, souvent des courts extraits de textes.
En fait, si ce documentaire m'a beaucoup plut, il m'a tout de même semblé lourd par moment (eh oui ! malgré les << reposoirs >> !). Mais comment parler de philologie sans perdre en cours de route quelques personnes ? Malheureusement, je n'ai pas étudié dans ce domaine et je dois avouer avec honte que j'ai quelque misère à entendre parler de grammaire française, alors imaginez celle latine ! Je me considère donc comme la vraie fautive dans cette note de 3 étoiles et demi, je fus simplement une piètre lectrice ou plutôt une piètre élève même si tous les passages historiques ont été un pur délice pour moi !
Je remercie encore l"équipe de Babelio pour cette première Masse Critique Québécoise ! Et mille fois merci à Rudy Campier pour avoir essayer de m'inculquer un tant soit peu son savoir et son amour de l'art (soulignons qu'il réitère son adresse courriel à chaque chapitre, aurais-je le courage de le contacter, huum j'hésite ...).