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La bouquinerie aux deux colombes
5 septembre 2014

Moi, jardinier citadin

moi-jardinier-1

Min-ho Choi

Éditions Akata

207 pages

2014

 


Dans ce premier tome, le bédéiste coréen Min-ho Choi se met lui-même en vedette afin de nous faire vivre ces premiers moments en temps que jardinier. Partie de la grande ville sans connaissance approfondie du jardinage, l’artiste avait comme but de faire pousser des légumes biologiques afin de nourrir sa petite famille. Il va donc se louer une parcelle de terre (une sacrée parcelle de terre à ce que j’ai pu voir ! rien de comparable aux jardins communautaires à Montréal !) en banlieue de Séoul et pas à pas, il va nous faire découvrir ses progrès et l’aide inestimable que ses voisins de terrains on pu lui apporter.

3coeursCe n’est peut-être plus vraiment la saison pour vous parler de ce livre (il y en a même pour dire dans le coin que l’automne est arrivé mais je n’y crois pas, tant qu’il fera chaud et beau l’été est là, gna !) mais je l’avais réservé depuis un bon bout de temps à la biblio et ce n’est que maintenant qu’il m’arrive dans les mains. Bon, même si ce n’est plus le début de l’été et qu’ici, au Québec, il y en a qui pense déjà à l’hiver, il reste que c’est un sujet très actuel. À Montréal et spécialement dans mon arrondisseconcombresment Hochelaga-Maisonneuve, beaucoup se tourne vers le jardinage afin de se nourrir, si l’on a pas de terrain, on cultive en pots sur notre balcon (comme moi !) et si on a pas de pots, ben on peut toujours planter dans les quelques centimètres de terre qui entoure la plupart des arbres publics, rendre une ruelle plus vertes avec l’aide de ses voisins ou carrément demander un gros bac que l’on laisse sur le trottoir pour commencer un jardin à partager avec tous. Bref, il y a une multitude de possibilités et le mouvement est bien réel : nous voulons une meilleure qualité de nourriture et nous voulons faire un retour à la terre en nous y plantant bien les mains ! Bon, je ne crois pas que le mouvement en est au point où nous retournons dans les champs, de toute façon il est trop difficile de se procurer une ferme au Québec, mais il est indéniable que les petites familles quittent Montréal pour trouver plus d’espace et plus d’air frais ailleurs, tout comme Min-ho Choi. Ce qu’il y a d’étonnant c’est que le bédéiste, lui, a commencé son jardin en 1993 ! Donc, bien avant que ma propre génération n’embarque dans ce mouvement, nous sommes bien à la traîne.

Revenons-en à nos moutons. On ne commence pas Moi, jardinier  citadin en désirant y apprendre des trucs sur comment faire pousser ses propres légumes car on serait pas mal déçu de voir qu’à Séoul ne pousse pas du tout la même chose qu’à Montréal. Bien entendu, il y a des trucs semblables mais en général, je me sentais plutôt désemparée devant la multitude de noms qui m’étaient inconnus, parfois j’ai l’impression qu’il n’existe au Québec qu’une minuscule quantité de légumes et de fruits comparativement au pays plus chauds (j’dis ça mais je n’ai aucune idée du type d’hiver qu’il y a en Corée du Sud). Même les quelques techniques qu’il apprend

image-moi-jardinierafin de faire survivre son jardin au cours des mois ne nous sont guères utiles car il ne s’y attarde pas beaucoup et en plus, je ne pense pas que je verrai un jour un typhon débarquer sur ma petite île. Bref, ce n’est pas un mode d’emploi sur comment partir un jardin mais plutôt les aventures du bédéiste qui a décidément une sacré autodérision ! Face aux magnifiques aquarelles de légumes que l’on trouve un peu partout dans cette oeuvre, le personnage principal, lui, nous semble plutôt maladroit dans tout ce qu’il entreprend. Bon, cela se comprend puisqu’il s’agit de ses balbutiements en tant que jardinier mais au-delà de ça, il est plutôt naïf frôlant parfois l’idiotie. Sachant qu’il s’agit du bédéiste lui-même, je suppose que c’était plutôt la façon dont il se sentait à l’époque alors qu’il devait avoir l’impression de toujours tout faire de travers mais ce que l’on peut dire, c’est qu’il a beaucoup de persévérance ! S’il y a bien une chose que l’on comprends en parcourant cette bd c’est l’immense travail que cela demande que d’avoir un jardin ainsi que l’amour de Min-ho Choi pour celui-ci (comme je le mentionnais plus haut, chaque dessin représentant son jardin semble avoir été fait avec amour et douceur, les couleurs sont splendides et nous montre en détails autant les nervures des feuilles que la goutte de rosée). Il se peut même que vous sortiez de cette bd en vous remettant en question : voulez-vous vraiment vous occuper d’un jardin ? Voulez-vous absolument un jardin biologique ? Êtes-vous prêt à sacrifier même la possibilité d’utiliser un engrais chimique ?

Finalement, une oeuvre bien sympa à lire pour ceux qui ont le pouce vert … ou non.

Source des images :
-
http://iletaitunefoisunmanga.wordpress.com/2014/06/09/moi-jardinier-citadin-min-ho-choi/
- http://www.akata.fr/series/moi-jardinier-citadin
- http://www.aaapoumbapoum.com/?p=5855   

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