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La bouquinerie aux deux colombes
23 janvier 2006

Ma vie de geisha

image001Mineko Iwasaki (avec l'aide de Rande Brown)

Michel Lafon

349 pages

Ce récit à saveur autobiographique raconte comment la jeune Masako Tanaka devint l’une des plus grandes geishas du XXe siècle, Mineko Iwasaki, adulée de tous, chérie des hommes et jalousée de toutes les geikos travaillant à Gion-Kobu. Tout cela commence à Yamashina, une banlieue de Kyoto dans la famille surpeuplée des Tanaka où naît en 1949, la benjamine, Masako. L’enfant mène une vie tranquille auprès de ses frères et sœurs où elle prend l’habitude de se cacher dans les placards pour se retrouver seule jusqu’au jour de ses trois ans où une vieille femme du nom de Mme Oïma se présente à la maison afin de s’enquérir du désir de Tomiko (la grande sœur de Masako) de devenir une geisha de son okiya. Il se trouve que cette Oïma est justement la propriétaire de l’okiya Iwasaki qui cherche désespérément une fille adoptive pour sa succession. Voilà donc que la grande beauté de la jeune Masako séduit Mme Oïma qui voit miroiter des rêves d’adoption, mais ses parents sont sceptiques à cette idée puisqu’ils ont déjà cédé trois de leurs filles à cette okiya et que celle-ci est leur préférée. Quoique détestant l’idée d’être séparée de sa famille et de ses petites habitudes, la jeune fille finit par accepter cette nouvelle vie.

Commence dès lors une existence plutôt difficile, quoique moins que celle de simple geiko, puisque Masako, maintenant devenue Mineko est une atotori (une fille adoptive) et que les autres lui doivent le respect. Malheureusement, la jalousie des autres maikos (apprentie geisha) pèse beaucoup sur elle et croyant faire naître leur respect devant son acharnement, elle se met à travailler sans aucune minute de répit. Mineko a aussi un caractère si bouillant qu’elle ne supporte aucune impolitesse, tous gestes déplacés des clients est automatiquement punis. En fait, cette grande geisha a peut-être un caractère trop bouillant pour son métier ...

Commentaires etoile_105.gifetoile_105.gifetoile_105.gif

Ce livre quoique étant fort intéressant a, me semble-t-il, utilisé la popularité du roman de Arthur Golden, Geisha, dont la publication a précédé celui de Mme Mineko Iwasaki. Je ne dis pas là qu’il n’est pas intéressant, bien au contraire ! Il nous amène dans une toute autre sphère de la vie des geishas et cela est d’autant plus intéressant que celle qui nous le décrit l’a elle-même vécue. Si Golden nous a raconté l’histoire tragique d’une jeune geisha de bas niveau devenue atotori, par opposition à sa vie de souffrance Iwasaki nous conte un récit tout autre, celui bien plus gaie, d’une jeune fille gâtée par la vie dont les seules malheurs qui lui sont affligés sont soit un revers de médaille dut à sa popularité soit un résultat de son caractère d’enfant gâtée.

Bien entendu, le roman nous est écrit d’une main plutôt malhabile avec des structures de phrase simple, rien de bien complexe, mais le vocabulaire, lui, souffre bien du contraire, l’auteur utilise les mots japonais pour désigner son ancien mode de vie, si bien que l’on finit parfois par se perdre dans toute cette complexité. Je ne m’en plains pas trop, car je préfère la véracité dans ce cas-ci, à la fiction. Pour dire vrai (et court), j’ai aimé ce roman qui m’a diverti et m’a transporté dans ce monde qui me plaît tant, mais c’est l’héroïne qui me chicotait quelque peu. Il s’agit d’une jeune fille qui ignore même comment se faire du thé ! (j’entends déjà Mme Iwasaki me dire : << Mais comprenez un peu !! >>) complètement inapte à survivre seule, totalement dépendante des autres, enfant gâtée de surplus et qui a rasée son okiya pour en faire un nightclub, alors que cette bâtisse était vieille de cent ans !! Cent ans putain ! J’en pleure à penser qu’une telle chose s’est faite et sous les ordres d’une gamine inconsciente en plus ! Mais bon, cela est positif au fond, ça signifie que l’histoire m’a touchée et je peux dire que sans en faire un de mes classiques, c’est une lecture que je conseillerai à tout ceux qui adorent autant l’histoire que celle plus spécifique, des geikos, mais je suggère toutefois de lire le livre de Arthur Golden (que j’ai noté comme un de mes classiques) avant de se lancer dans ce livre dont les termes sont plutôt lourds à assimiler.

Autre livre de l'auteur :

- Geisha, A life (2002)

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