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La bouquinerie aux deux colombes
30 novembre 2010

Eugène Onéguine

eugene_oneguinePouchkine

Folio classique

2006

336 pages

 

Ici je ne réécris pas la 4ième de couverture, se serait une absurdité ! Elle en dit bien trop long sur un roman qui vaut d'être relut plus de mille fois ! Je ne vous en dirai que vaguement les contours, pardonnez-moi mais c'est pour votre bien ! Et pour ma propre conscience ;)
Eugène Onéguine est un homme du monde, il s'habille avec goût, il est présent dans tous les bals, il danse avec les plus belles femmes, il est connu et respecté de tous. Bref, il aurait tout pour être heureux, mais c'est un homme oisif qui depuis peu souffre du spleen. Il est las des bals, des femmes, des amourettes, des jeux de cartes, des mensonges, des ragots ! Essayant de se sauver de son ennui, il quitte Moscou pour un village reculé où il a hérité de terres d'un oncle décédé. Là-bas, il croit se sauver de l'ennui, mais sans guérir sa maladie il rencontre au moins un jeune poète dont il devient l'ami, Lenski et puis, il y a Tatiana jeune fille solitaire et rêveuse. Eugène trouve Tatiana jolie, mais sans plus, alors que celle-ci tombe follement amoureuse de lui ...
Et j'arrête ici ma description !

4etdemi

Il s'agissait de mon premier roman en vers et aussi de mon premier roman russe autre que de la sf. Mon chum se l'était précédemment acheté sans espoir que je finisse par le lire, mais voilà c'est à ça que sa sert des défis ! Alors, grâce au défi Une année en Russie de Pimpi, j'ai pris sur moi et j'ai ouvert ce livre de Pouchkine en ignorant complètement ce à quoi je devais m'attendre. Peut-être est-ce le fait qu'il s'agissait d'un roman en vers, peut-être est à cause d'Eugène lui-même ou de ces contrées sauvages qui me rappellent les miennes, mais le charme a opéré, tout simplement.

<< Il me faut d'autres paysages.
J'aime une pente sablonneuse,
Deux sorbiers devant une izba,
Une palissade cassée,
Des nuages gris, une charette,
Des tas de paille dans la cour,
L'ombre des saules sur l'étang,
Et des canards qui baguenaudent.
J'aime la danse des ivrognes
Sur le seuil de l'estaminet.
Mon idéal tient sa maison;
Mon seul désir est le repos,
La soupe aux choux et point de maître ! >>

p.276 fragment du voyage d'Onéguine, vers retranchés

Eugène me rappelle un peu votre Mr. Darcy qui pourtant ne m'avait pas fait d'effet, alors qu'Eugène a sut me séduire. Je ne sais pas, peut-être est-ce sa tête frisée, ses manières de gentilhomme, son masque et sa froideur dans la compagnie des autres ou bien son cœur qui s'attache si difficilement. Mon chum trouvait qu'il était un anti-héros, mais je défendrai farouchement Eugène contre cette étiquette ! Certes, il n'est pas toujours agréable, pour une simple lubie, une personne perdra la vie, mais il le regrettera amèrement ! Ce n'est pas le héros typique, mais son spleen me l'a rendu attachant. Je l'ai compris de ne pouvoir  quitter ce monde qui pourtant lui insupporte !

J'ai trouvé aussi fort particulier l'écriture de Pouchkine. On ne pourra pas dire que les Russes n'ont pas d'humour, car son roman en est imbibé, il suffit de lire ce petit extrait :

<< Les servantes, dans le jardin,
Cueillent des framboises, et chantent
Comme on leur en a donné l'ordre
(Ordre fondé sur la sagesse :
Bouche qui chante est occupée ;
Bouche qui chante ne peut pas
Manger les framboises des maîtres,
Profonde astuce villageoise)
>>
p.122

Tout le long de ses vers, l'auteur s'amuse à couper la parole à son propre personnage, à son histoire et il se met de l'avant. Il parle de ses amours (Tatiana), de ses envies (vs Eugène), de son talent (vs Homère;), vraiment quel culot ! Ce qui pourrait parfois déstabiliser le lecteur, nous faire perdre le fil, m'a pourtant fait sourire. J'ai bien aimé cette audace. Il faut dire que Pouchkine s'adresse directement à nous dans ces moments ou à son personnage, ce qui crée un drôle de monologue (au moins Eugène ne lui répond pas ... par contre si vous lui répondez, là c'est votre problème lol).

Grâce à ce roman, j'ai appris qu'il me manquait quelque chose en tant que lectrice. Il me manquait le spleen d'Eugène, il me manquait les romans en vers ... il me manquait Pouchkine et sa plume audacieuse !

<< Il est plaisant de provoquer
La fureur de son ennemi
Par de piquantes épigrammes.
Il est plaisant de voir qu'il fonce,
Cornes baissées, et qu'il a honte,
Car la caricature est juste,
On a plaisir quand il s'écrie
Comme un imbécile : c'est moi.
Il est plus plaisant mille fois
De préparer ses funérailles
En visant sa figure blême
À une distance honorable.
Mais il est un peu moins plaisant
De l'expédier chez ses ancêtres.
>>
p.194

C'était une petite dernière, mais tout de même que dire des vers qui compose la réponse d'Eugène à l'amour de Tatiana (dont je me retiens de toute ma force afin de ne point vous la transcrire!!) ! J'étais suspendu à ses lèvres !

Une_ann_e_en_Russie

LU DANS LE CADRE DU MERVEILLEUX DÉFI

(merveilleux=il m'a fait connaître Pouchkine et Eugène)

UNE ANNÉE EN RUSSIE

DE PIMPI :)

 

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Commentaires
G
@ Yueyin : Oui ! J'espère que tu le liras !
Y
hou la tu donnes vraimetn envie de le lire là... noté avec enthousiasme :-)
G
@Edelwe : Tu ne le regretteras pas !<br /> @PurpleVelvet : Hi hi :) Je sens que je vais faire plaisir à mon chum grâce à toi !<br /> @Karine:) : Je suis sûre que c'est ma comparaison avec Mr.Darcy ;)
K
Oh mon dieu, tant d'enthousiasme! Il me le faut, tout de suite tout de suite! ;))
P
et du coup, tu pourras lire en dégustant des champignons marinés maintenant que tu as la recette :D
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