L'heure de l'ange
Anne Rice
Les éditions Michel Lafon
2009
270 pages
Toby est un tueur à gages, il est surnommé Lucky le Renard et c'est un bon. Il est fidèle à celui pour lequel il travaille et qu'il appelle secrètement l'Homme Juste, simplement parce que malgré tout, il espère travailler pour les gentils. Alors, lorsque l'ange Malchiah se présente à lui et lui dit être son ange gardien, il saisit immédiatement cette possibilité de racheter son âme. Pour Malchiah, il fera un saut dans le passé et se retrouvera dans la peau d'un moine qui doit sauver la vie d'une famille juive accusée à tort.
Lorsque j'étais jeune Anne Rice était mon auteure favorie. Elle était tout pour moi, elle avait forgé mon intellect, elle avait développé l'esthétique de mon art, mon idéal architectural, etc. J'en passe, car autrement vous pourriez me considérer comme folle :$. Mais bon, après la fin de la série des vampires, alors que plus aucun de ses livres n'étaient traduits en français je m'étais rabbatue sur la série de la Belle au Bois Dormants. Après la lecture du premier tome ... je dirais simplement ceci : les deux derniers sont encore dans ma PAL. Alors c'était ainsi que tout semblait vouloir finir.
Vous imaginez alors qu'elle a été mon émotion quand j'ai découvert chez B-O-B qu'un nouveau livre d'Anne Rice avait été traduit (ah, j'ai oublié de mentionner que je lis de façon pitoyable l'anglais, mais je crois que vous l'avez compris). Je me suis jetée dessus dès qu'il m'a été possible, même si l'idée de l'ange gardien me rappelait ce côté très religieux vers lequel tendait de plus en plus les écrits d'Anne Rice et qui me déplaisait fort.
Je pourrais dire que lors de ma lecture je me suis rendue compte que j'avais vieillie (ah l'horreur). Car les thèmes qui étaient autrefois si chers à mon coeur quoique toujours présents, ne me donnaient plus le même effet. Mentionnons ici, l'alcoolisme (en traiter dans un livre me rassénérait, maintenant il me met mal à l'aise) et l'étendu de culture et de richesse que présente les personnages. C'est dire comme quoi, on peut tomber de haut, mais des personnes un tant soit peut cultivées retrouverons leur chemin. Mais je dois avouer que maintenant j'ai beaucoup plus apprécié le traitement de ces thèmes : conflit entre le mal et le bien, l'amour de l'humanité, la perte de ceux que l'on aime.
Et si je n'ai pas retrouvé le brio de ma chère Anne Rice, j'ai tout de même pu me rabattre sur certaines choses qui me rappelaient mon amour d'antan pour cette auteure que ce soit des personnages aimables, des décors et des époques merveilleusement bien campés. Disons donc que je suivrai cette série avec attention (où est le tome 2, aaaaahhh), car je suis bien curieuse de découvrir où elle dirigera son histoire. Va-t-elle plutôt se fixer vers la véritable histoire du personnage :( Ou plutôt vers d'autres missions que Malchiah amènera à Toby Ü
Ce qu'il y a de drôle c'est que, alors même que je lisais ce roman, un reportage sur Anne Rice est parut dans le journal metro ici. Dans cette article, il est cité : << Je n’avais pas vraiment prévu une telle saga avant de l’écrire. Mes précédents livres se sont aussi transformés en saga sans que ce soit prévu. Il y a encore plein de livres que je rêve d’écrire autour du personnage de Toby O’Dare et autour des anges. >> (Journal le métro, parution du 5 mars 2010). J'ai trouvé cela bien comique, je m'explique. La fin (à laquelle on ne s'attendait vraiment pas) sentait à des kilomètres à la ronde l'ouverture afin d'en faire une suite. Alors j'ai bien des doutes que ce ne fut pas prévu, mais bon ça n'empêche pas que j'ai eu plaisir à retrouver Anne Rice.