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La bouquinerie aux deux colombes
8 décembre 2010

Les femmes savantes

Les_femmes_savantes
Molière

Larousse

2004

191 pages


Henriette a une mère qui adore sa langue, elle aime que l'on parle bien sous son toit et la poésie la ravie. Mais Henriette n'a cure de tout cela, elle veut un mari, un logis et une famille même si cela veut dire qu'elle ait un esprit moins élevé que celui de sa soeur et sa mère. Henriette s'est enflammée pour le coeur de Clitandre qui, lui aussi la désire, mais lorsque celui-ci demande à Chrysale la main de sa fille, ce qui lui semblait possible devient terriblement compliqué.
En fait, le problème c'est que Chrysale n'a aucune autorité, sous son toit c'est les femmes qui dominent. Ainsi, sa femme prend toutes les décisions qu'elles soient raisonnables ou non. Lorsque cette dernière décide de donner la main d'Henriette à Trissotin, un poète bon à rien, Chrysale essaie tant bien que mal de la raisonner.

<< Dans un univers inquiétant dominé par les femmes ... >> 4ième de couverture

3_coeurs_tentative

Cette oeuvre de Molière est l'une des plus connues chez nous. Elle est lue dès le secondaire, ou du moins, certains extraits le sont. Je me rappelle de mon ancien professeur de français qui jouait le rôle de Chrysale (??) et qui, d'ailleurs, était drôlement bon. Il faut dire que c'est le frère de Christian Bégin !

Quoiqu'il en soit, je me questionne sur cette pièce. Le but premier de l'auteur était-il d'avertir le public contre l'enseignement trop avancé aux femmes ou plutôt, (c'est celle vers laquelle je penche) dénoncer le savoir pour le savoir. Comme on dit : << Le savoir c'est comme la confiture : moins on en a, plus on l'étale ... >>. Quiconque possède les connaissances, mais souffre d'un égo démesuré et d'une incapacité à utilisé la logique dans ses décisions est un sombre crétin ... hum, hum, ça me rappelle du monde ... Mais bon, je déplore qu'ici ce soit les femmes qui écopent de l'imagination masculine :

<< CLITANDRE :
Mon coeur n'a jamais pu, tant il est né sincère,
Même dans votre soeur, flatter leur caractère,
Et les femmes docteurs ne sont point de mon goût.
Je consens qu'une femme ait des clartés de tout,
Mais je ne lui en veux point la passion choquante
De se rendre savant afin d'être savante,
Et j'aime que souvent, aux questions qu'on fait,
Elle sache ignorer les choses qu'elle sait;
De son étude enfin je veux qu'elle se cache,
Et qu'elle ait du savoir sans vouloir qu'on le sache,
Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots
Et clouer de l'esprit à ses moindres propos.
>> p.43

D'accord, c'est quelque peu difficile à lire pour nous, les femmes, mais le style plutôt burlesque de l'auteur nous aide à faire passer la pilule. Et puis, Molière a une plume délicieuse, parfois un peu compliqué à saisir, mais la musique des mots fait malgré tout son effet. On finit même par en rire tellement elles s'en rendent ridicules !

<< ARMANDE :
Nous serons par nos lois les juges des ouvrages,
Par nos lois, prose et vers, tout nous sera soumis :
Nul n'aura de l'esprit, hors nous et nos amis.
Nous chercherons partout à trouver à redire,
Et ne verrons que nous qui sache bien écrire.
>> p.100

Disons que moi non plus je n'aimerais pas vivre dans un monde comme ça ! Alors je dis bravo à l'écriture de Molière (comme toujours), mais m'attriste de nous voir ridiculiser. Quoiqu'il reste Henriette ...

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Commentaires
G
@ Grominou : Je l'ai fini depuis plusieurs jours, je n'ai juste pas fait mon billet. Il était bon, mais moins que Eugène Onéguine du même auteur qui va rester à jamais un de mes classiques <3
G
Coucou! Je vois que tu lis la Fille du capitaine, je l'ai lu quand j'avais 13-14 ans, j'avais beaucoup aimé! Il faudrait que je le relise, je ne me souviens de rien!!
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