Les soirées du hameau (La semaine russe–Jour 2)

4 janvier 2011

Écrit dans le cadre de la Semaine Russe.

Nicolas Gogol

Folio classique

2006

288 pages

<< C’est en 1831 que paraissent à St-Pétersbourg Les soirées du hameau, publiées par Panko le Rouge, éleveur d’abeille. Derrière ce sobriquet se dissimule un écrivain de vingt-deux ans, qui utilise ses souvenirs d’enfance et le folklore de l’Ukraine.
Gogol devient aussitôt célèbre avec ces courts récits qui plaisent à la fois au public populaire et à Pouchkine : << Voici de la vraie gaieté, sincère, sans contrainte. >> 4ième de couverture

Avez-vous souvent vu le Diable volé la lune, alors même qu’une sorcière à ses côtés, vole des étoiles ? Avez-vous déjà vu toutes les manigances qu’un sorcier peut faire afin d’épouser sa fille ? Avez-vous déjà mis les pieds en enfer et trouvé le moyen de dupé les cerbères qui s’u trouvent afin de les contraindre de vous ramener chez vous ? Moi j’ai vécu tout cela grâce à Gogol.

Lorsque je me suis lancé dans ce livre, je craignais un peu ce que j’allais découvrir. Oui, j’avais bien hâte, car c’est quand même mon Pouchkine adoré qui a vanté les mérites de cet auteur, mais malgré tout je ne savais qu’est-ce que j’allais découvrir avec ces histoires folkloriques. Je m’attendais un peu à des contes et légendes à la mixture Edgar Allan Poe et cela ne me présageait rien de magnifique. Toutefois, chacune des histoires présentent dans le recueil étaient si différentes les unes des autres que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! En fait, tellement d’images me sont venus à l’esprit que j’ai eu le goût plus d’une fois, de prendre ma tablette à dessin et d’illustrer ce que Gogol nous décrivait.

<< Tout était lumineux là-haut. L’air, rempli d’un léger brouillard argenté, était transparent. Et que n’y voyait-on ! Un sorcier assit dans son chaudron qui passa tout près d’eux en coup de vent ; des étoiles qui se rassemblaient pour jouer à cache-cache ; un peu à l’écart, moutonnant comme un nuage, tout un essaim d’esprits ; un diable, qui dansait au clair de lune, et qui ôta son bonnet en apercevant le forgeron emporté au galop de sa monture ; un balai qui s’en revenait tout seul, sans doute après avoir conduit une sorcière à son rendez-vous … et ce n’est encore qu’une faible partie des saletés qu’ils rencontrèrent. >> p.167

Mais ce qui m’a semblé le plus étonnant et surtout, ce qui est le plus séduisant du livre, c’est la qualité d’écriture de Gogol. Jamais je n’ai lu de description si réaliste. L’écriture de Gogol est d’une parfait fluidité. Souvent, en rencontrant les océans ou en marchant dans les forêts que les auteurs romantiques nous dessinent avec moult détails, mes yeux ont peinés et se sont même rebutés à ces descriptions sans fin, au point où j’ai souvent sauté des paragraphes Embarrassé ! Mais l’écriture de Gogol réussit à merveille de nous faire découvrir et aimé son pays.

<< Quoi de plus enivrant, quoi de plus fastueux qu’un jour d’été en Petite-Russie ! Quoi de plus oppressant que ces heures ardentes où midi scintille dans le silence et la chaleur, où l’immense océan bleu ciel, ployant au-dessus de la terre sa coupole voluptueuse, paraît s’être assoupi, pâmé de délices en embrassant sa belle et en la serrant dans ses étreintes aériennes. >> p.29