Parapluies
Christine Eddie
Les éditions Alto
195 pages
2011
La pluie a commencé à tomber le jour où Matteo a disparu.
Jusqu’à son départ précipité, Béatrice ne pensait pas qu’elle aurait besoin d’un gilet de sauvetage. Pour garder la tête hors de l’eau, elle s’accroche à Aisha, une jeune Somalienne qui entre à l’improviste dans sa cuisine à l’heure des actualités. La main dans celle de l’adolescente, elle attend le retour de l’homme avec lequel elle vit depuis quinze ans.
Pendant ce temps, Francesca ronchonne au rez-de-chaussée, Daphnée rêve de rencontrer le docteur Jivago et Thalie trame un plan fabuleux qui lui permettra de retrouver son père.
Entre l’Italie et le Québec, à l’ombre d’un HLM et sous l’oeil bienveillant de Barack Obama, les nuages s’amoncèlent. Il pleuvra pendant trente-quatre jours. Le temps de découvrir que les parapluies sont des refuges nécessaires, mais fragiles. Surtout lorsqu’un vent se lève.
4ième de couverture
Comme beaucoup d’autre, j’ai connu Christine Eddie par Les carnets de Douglas, son premier roman et j’en suis profondément tombé amoureuse. Alors lorsque j’ai vu que l’auteure avait récidivé je me suis accrochée à cette nouvelle parution au point où mon chum n’a pas pu me dissuader de l’acheter. J’ai dévoré le roman en quelques jours, mais je n’ai malheureusement pas retrouvé ce que j’aimais dans son précédent livre.
Dans son premier roman, Christine Eddie nous dévoile une magnifique histoire d’amour, triste certes, mais magnifique tout de même. Je m’attendais un peu au même genre, soit revisiter l’histoire entre Matteo et Béatrice et découvrir pourquoi ce dernier est parti. Mais la vérité nous est dévoilé que petit à petit, imbriquée dans l’histoire d’autres personnages pas nécessairement très intéressants. Si j’ai aimé Francesca, la mère de Matteo qui passe sa journée à écouter des émissions de télémarketing, têtue comme une mule et qui fait semblant de ne pas parler le français (peut-être pour faire enrager un peu sa belle-fille), celle-ci n’a finalement pas tant de place que ça dans l’histoire. Quant à Aisha, elle est simplement la preuve du délire grandissant de Béatrice, car son fantôme devient pour elle une personne à part entière ! Mais bon, même si c’est vrai que l’on peut dire << qui se compare, se console >>, c’est tout de même un peu facile de se comparer à une gamine qui s’est faite violée puis lapidée à mort. Mais ne me croyez pas insensible, car j’ai ressentie beaucoup de peine pour Béatrice, je vous l’assure, elle me faisait d’ailleurs beaucoup penser aux personnages de Guillaume Vigneault à qui je voue carrément un culte.
Mais de tous les personnages, c’est Daphnée que j’ai le plus aimé. Pourquoi ? Parce que Daphnée c’est moi. Je sais ce que s’est que de toujours avoir eu un surplus de poids et de ne pas pouvoir s’accepter. Mais surtout, de voir toutes les barrières qui se mettent dans nos jambes alors que pour d’autres plus jolies, plus ambitieuses s’est bien plus faciles. Et pire que tout, d’être pleine d’une sensibilité qu’on ne peut montrer et d’un talent immense (ah là je parle pas de moi, mais de Daphnée, je ne suis point vantarde beaucoup s’en faut d’ailleurs !) Mais bon, changeons de sujet. Tout pour dire, que Daphnée m’a vraiment beaucoup plus, elle est attachante, on a le goût de la prendre sous notre aile et de la protéger.
Ce que j’ai moins aimé dans tous ces personnages, c’est que, ce que je croyais être des vies parallèles avec un seul élément en commun : Matteo, se sont toutes croisées étroitement. Il me semblait plutôt étrange que tous ces personnages puissent se retrouver ensemble et se lier d’amitié. Cela m’a d’autant plus énervée, que je connaissais la vérité … je m’arrête ici, j’en ai déjà trop écrit.
Malgré tout ces défauts, ainsi qu’une fin que j’ai trouvé drôlement tiré par les cheveux, j’ai bien aimé ce livre qui m’a même faite pleurer. Eh oui, à certains moments, l’auteur cède la place à Matteo lui même, le fameux disparu et je n’entre pas dans les détails, mais il a réussi à arracher des larmes à mes deux ‘tits quenoeils Donc, un livre que je ne conseillerais pas de prime abord, mais qui n’entache aucunement l’amour que je porte à l’auteure, car on y voit bien la capacité de celle-ci à créer des personnages forts.
- À lire aussi : Les carnets de Douglas de la même auteur.