Jane, le renard et moi
Isabelle Arsenault
Fanny Britt
La Pastèque
2012
101 pages
Pour fuir les persécutions qu’elle vit à l’école, une jeune fille se plonge dans la lecture de Jane Eyre de Charlotte Brontë.
Cette fois, on change complètement de palette avec cette oeuvre qui utilise les flous à profusion et le contraste couleur/noir et blanc pour nous faire vivre deux mondes parallèles. Les flous et le noir et blanc sont utilisés par la bédéiste pour illustrer la vision qu’a Hélène de sa propre vie qu’elle rêverait de fuir, alors que les couleurs qui explosent sous nos yeux soulignent le monde de rêve que représente l’oeuvre de Charlotte Brontë à ses yeux.
Je trouve un peu ironique que ce soit Jane Eyre plus que tout autre roman qui a été choisi comme phantasme par cette jeune fille car c’est loin d’être un conte de fée ! D’ailleurs, c’est sûrement pour cette raison qu’Hélène se retrouve en Jane qui, elle aussi, ne se perçoit pas comme une belle jeune fille. En fait, tout est histoire de perception dans cette bd. Hélène qui est mince et pas laide du tout, se voit comme un béluga. Sa vie qui n’est pas si moche lui donne l’impression d’être horrible et en noir et blanc. Et puis, il y a ce petit renard qui fait soudainement son apparition et dont le pelage roux est une explosion de tâche coloré dans la grisaille du monde d’Hélène.
Cette bd présente des procédés visuels que j’ai beaucoup apprécié et qui montre bien qu’ici, l’art est au profit de l’écriture et vice-versa. Autre point positif : l’omniprésence de la littérature qui ne pouvait que plaire à une LCA comme moi ! Toutefois, j’ai trouvé le texte maigre et les pages se tournent beaucoup trop vites. Donc une lecture agréable mais ce n’est pas un coup de coeur pour moi.